Le nombre de stations de surveillance de la qualité de l'air va atteindre 101 à l'horizon 2030 contre 29 actuellement, dans le cadre du renforcement du réseau de contrôle de la qualité de l'air.
S'exprimant lundi à Rabat lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, la secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, a relevé que ce renforcement s'inscrit dans le cadre des actions du programme national de l'air (2018-2030) destiné à réduire la pollution générée par les sources fixes et mobiles et à renforcer le cadre réglementaire.
En cela, 17 actions prioritaires ont été élaborées et validées.
Parmi ces actions, figurent notamment l'allocation de 10 millions de dirhams (MDH) pour l'extension du réseau de surveillance de la qualité de l'air dans des régions prioritaires.
"La dynamique qu'a connue notre pays ces dernières années dans le domaine de l'environnement et du développement durable s'est traduite par la promulgation et l'entrée en vigueur de la loi-cadre portant Charte nationale pour l'environnement et le développement durable et l'adoption de la stratégie nationale de développement durable", a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, 19 plans sectoriels ont été récemment approuvés par les différents départements ministériels, en plus d'un plan d'action transversal sur l'administration exemplaire, a-t-elle fait savoir.
Celui-ci vise à accompagner l'administration pour qu'elle soit exemplaire dans plusieurs domaines, y compris celui de la pollution de l'air à travers la promotion d'un transport durable.
"Notre pays a mis en place plusieurs mesures et initiatives sur les plans réglementaire, institutionnel, incitatif et opérationnel afin de remédier aux impacts négatifs de la pollution de l'air générée en particulier par le secteur industriel et le secteur des transports", a-t-elle conclu.
La représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, Martine Therer, a de son côté salué les efforts consentis par le Maroc dans la promotion du développement durable et inclusif, conformément aux conventions et accords internationaux, en particulier le programme de développement durable à l'horizon 2030.
"La lutte contre la pollution atmosphérique est un fléau qui cause en moyenne, chaque année, la mort prématurée de 7 millions de personnes dans le monde", a-t-elle fait savoir, rappelant que les ODD tendent vers la réduction du nombre de décès et de maladies dus à ce fléau.
Et d'ajouter que neuf personnes sur dix sont exposées à des niveaux de pollution non conformes aux standards de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui fait baisser l'espérance de vie et porte préjudice à l'économie.
Pour la représentante résidente de l'OMS, Maryam Bigdelli, l'accès à un environnement plus sain constitue un impératif économique, qui permettrait d'éviter la mort de près de "13 millions de personnes au monde, soit plus que les décès liés au tuberculose, au paludisme et au SIDA réunis".
Par ailleurs, ajoute-t-elle, 1,7 millions d'enfants meurent à cause, directement ou indirectement, de la pollution de l'environnement.
La pollution de l'environnement constitue une urgence de santé publique à l'échelle globale, un véritable désastre économique et une menace pour le développement, a-t-elle mis en relief.
Selon le rapport de 2016 de la Banque mondiale, "la pollution de l'air engendre un coût économique de près de 1 million de dollars chaque seconde", avec des retombées préoccupantes pour les pays en développement.