Alors que l’urgence climatique se fait de plus en plus présente, le Maroc poursuit ses investissements dans le développement durable.
«Si des grands projets sont aujourd’hui cités en exemple, d’immenses opportunités sont à saisir pour les PME marocaines». C’est un des messages ressortis du dernier webinaire de la Britcham, intitulé «Environnement : quelles opportunités d’affaires dans la transition écologique ?».
Ciment, fer, acier, aluminium, engrais et électricité. Voilà les cinq secteurs ciblés par le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE qui entrera en vigueur en janvier 2023. Si l’ensemble de ces écosystèmes au Maroc est d’ores et déjà adapté audit mécanisme, la liste des secteurs ciblés devrait s’élargir dans les prochaines années.
«Le textile est déjà évoqué», a fait savoir Nasma Jrondi, experte en développement durable. «L’adaptation est un long chantier qui résonne également comme opportunités. Les entreprises gagnent en efficacité énergétique, en coûts et en innovation», a-t-elle ajouté.
Selon l’experte, «l’idée d’un marché carbone marocain fait son bonhomme de chemin (…) afin d’éviter une double taxation avec l’UE. Ainsi, le Maroc pourra lui-même taxer les entreprises qui émettent trop de carbone».
Pour sa part, Houda Bouchtia, responsable Commission économie verte à la CGEM, précise que plusieurs secteurs d’activités sont appelés à grandir et évoluer grâce à la transition
énergétique. Parmi eux : «la mobilité durable, l’économie circulaire, l’efficacité hydrique». Un nombre croissant de start-up et PME sont appelées à se créer au Maroc.
De fait, une Talk Force bas carbone a été créée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement afin d’aider les entreprises à mesure leur émission carbone.
De son côté, Amal Benaïssa, responsable finance durable à Bank of Africa, a affirmé que «les banques marocaines vont de plus en plus loin dans l’accompagnement des projets verts». BOA a notamment été l’une des premières banques à proposer des financements sans subventions sur des projets d’économie circulaire et d’optimisation hydrique.
En ce qui concerne l’OCP, le groupe a maintenu son empreinte carbone ces dix dernières années tout en augmentant par trois sa productivité. A cette occasion, Bachir Mouhyi, Lead ESG Compliance Sustainability Platform à l’OCP Group a détaillé le plan du phosphatier dans son objectif de neutralité carbone d’ici 2040.
«L’OCP vise les 100% d'électricité propre d’ici 2030 et réfléchit à développer l’énergie solaire ou l’hydrogène vert» a-t-il souligné.