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COP30 : Le monde adopte un accord jugé minimaliste sur le climat

COP30 : Le monde adopte un accord jugé minimaliste sur le climat

Réunis en Amazonie pour la COP30, près de 200 pays ont adopté samedi un accord minimaliste, approuvé par consensus au terme d’une nuit de tractations, et marqué par l’absence de toute référence explicite aux combustibles fossiles, malgré les attentes de nombreuses délégations qui espéraient un signal politique plus ferme pour accélérer la transition énergétique.

La séance finale, retardée de plusieurs heures, s’est tenue au lendemain de la date officielle de clôture au terme de deux semaines de négociations, un prolongement devenu habituel lors des dernières conférences climat. Le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a validé le texte « au marteau », aucune délégation ne souhaitant assumer la responsabilité d’un blocage.

Le document final, surnommé « Mutirao Global », célèbre la coopération internationale et réaffirme l’esprit de l’Accord de Paris, mais n’appelle à accélérer l’action climatique que de manière « volontaire ». Il ne mentionne ni pétrole, ni gaz, ni charbon, une omission notable, alors que la COP28 à Dubaï avait pour la première fois reconnu la nécessité d’une transition « loin des combustibles fossiles ».

Selon plusieurs délégations, la suppression de toute référence explicite aux fossiles a été jugée indispensable pour préserver l’unanimité, face à la résistance affichée par plusieurs pays producteurs, au premier rang desquels l’Arabie saoudite, ainsi que par des économies émergentes encore fortement dépendantes de ces secteurs.

La proposition phare du Brésil, une « feuille de route » pour organiser la sortie progressive des combustibles fossiles, soutenue par plus de 80 pays n’a finalement pas été intégrée à la déclaration finale.

Le sujet a occupé une grande partie des discussions nocturnes : selon des sources diplomatiques, l’inclusion d’un tel plan aurait entraîné un blocage certain de plusieurs grandes délégations productrices de pétrole. Le texte se limite ainsi à « reconnaître » le travail mené par les présidences successives, sans traduire cette initiative en engagement formel.

La présidence brésilienne a indiqué que la « feuille de route » restera une initiative portée en parallèle, dans le cadre de son mandat, qui se poursuit jusqu’en novembre 2026.

Le document comporte toutefois des progrès sur le volet financier. Il reprend la demande d’un triplement des ressources destinées à l’adaptation des pays en développement, un objectif soutenu par les États les plus vulnérables, sans toutefois préciser d’échéance ferme, les versions discutées oscillant encore entre 2025 et 2035.

Le texte entérine également une feuille de route pluriannuelle pour examiner la mise en œuvre de l’article 9.1 de l’Accord de Paris, relatif au soutien financier accordé aux pays du Sud.

Un second texte, consacré à l’Objectif mondial d’adaptation (GGA), a été adopté séparément. Il réduit de 100 à 59 le nombre d’indicateurs envisagés pour mesurer les progrès, répondant aux demandes de plusieurs délégations qui jugeaient la liste initiale trop lourde. Les domaines prioritaires, santé, agriculture, gestion de l’eau, résilience urbaine, y sont désormais mieux définis.

Pour l’hôte brésilien, qui espérait fédérer la communauté internationale autour d’une vision plus structurée de la transition énergétique, l’accord adopté reste un compromis minimal. Mais la pression demeure : les nouvelles contributions déterminées au niveau national (NDC), attendues en 2025, devront être alignées sur l’objectif de +1,5 °C, ce qui implique, de fait, une réduction rapide des émissions liées aux énergies fossiles.

La COP30 s’achève ainsi sur un texte jugé « politiquement acceptable », mais qui élude la question centrale de la sortie des combustibles fossiles, un débat appelé à revenir au premier plan dans les prochains cycles de négociations.

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