L’importance de l’entreprenariat pour la croissance et le développement de l’économie d’un pays n’est plus à prouver. Toutefois, la présence des femmes dans le monde entrepreneurial demeure relativement faible.
Selon un constat fait par l’Union pour la Méditerranée (UPM), au Maroc, les femmes ne représentent que 12,8% des entrepreneurs. Un taux qui, selon cette même source, a connu une baisse considérable au cours de ces dernières années.
A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, l’Association des femmes chefs d’entreprises au Maroc (AFEM) a organisé ce mardi 8 mars 2022 à Casablanca une rencontre sous le thème : «Se tourner vers l’avenir».
S’étalant sur toute la journée, cet événement a été l’occasion de faire le point sur les avancées des droits de la femme, notamment en matière d’entreprenariat et d’investissements.
S’exprimant à cette occasion, Leïla Doukali, présidente nationale de l’AFEM, a mis l’accent sur les répercussions de la crise économique liée à la pandémie, sur l’entreprenariat féminin. «Les femmes entrepreneures ont été parmi les plus impactées par la pandémie. Certains chiffres relatifs à la crise du Covid-19 sur l’activité des femmes sont inquiétants. Ces derniers reflètent une réelle dégradation de la situation socio-économique des femmes, notamment celles exerçant des activités qui ont été le plus touchées, notamment les services, le commerce et l’artisanat. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir mis fin à leur activité, avec pour cause principale une fragilité financière ainsi qu’une conciliation difficile entre la vie privée et la vie professionnelle».
Doukali a par ailleurs tenu à souligner le rôle de l’AFEM pour encourager et soutenir les femmes entrepreneures. «Malgré les progrès enregistrés au Maroc en termes d’inclusion financière et économique, ces derniers restent limités et les femmes sont les premières à en pâtir. Notre action au sein de l’AFEM est de déployer des projets et programmes ayant comme mission de booster l’entreprenariat féminin.
Ces projets ont pour objectif de renforcer les capacités managériales de nos membres et de leur offrir un encadrement spécifique pour appréhender une nouvelle économie orientée vers le digital et la green-tech.
En substance, le challenge de l’AFEM est de développer les capacités de la culture du leadership chez la femme chef d’entreprise et la recherche de la croissance durable dans un écosystème peu favorable, voire inégalitaire et discriminatoire envers les femmes».
Pour sa part, Younès Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a profité de cette occasion pour revenir sur l’objectif fixé dans le cadre du nouveau modèle de développement, concernant l’élargissement du taux de participation des femmes.
«Notre référentiel renouvelé à travers le travail important fait dans le cadre de la Commission spéciale du nouveau modèle de développement, voudrait porter le niveau d’activité des femmes de 22% à 45% à l’échéance 2035. C’est vrai que le gouvernement actuel a voulu marquer le coup en fixant l’objectif de 30% à l’échelle de cette législature, mais la question qui se pose, c’est comment. Nous sommes confrontées à deux grandes pistes : celle de l’emploi salarié et celle de l’entreprenariat».
Et de poursuivre : «L’entreprenariat féminin devra constituer dans un avenir proche un vrai choix de société qui ne se fait pas par défaut, mais par vocation. Autrement dit, les femmes peuvent monter leurs structures sans avoir peur, en étant protégées sur le plan social, encouragées sur le plan économique, en apportant leur touche qui est très importante, aussi bien qualitativement que quantitativement».
A cet effet, Abdellatif Mazouz, président de la région Casablanca-Settat, a déclaré que le Conseil régional est prêt à contribuer dans un fonds d’investissement dédié à l’entreprenariat féminin.
Pour célébrer les femmes entrepreneures, l'AFEM a organisé une panoplie de conférences portant notamment sur l'accès au financement, la diversification des secteurs investis par les femmes entrepreneures, le leadership féminin, l'innovation ou encore la green tech.
Rappelons que l'AFEM est une association fondée en 2000, qui représente les femmes chefs d'entreprises auprès de différentes institutions à caractère économique. L'AFEM sert en effet d'organe de liaison entre les pouvoirs publics et les autres institutions.
M. A. O.