Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a affirmé, mardi à la Chambre des conseillers, que les réformes engagées par l’Exécutif ont significativement amélioré les indicateurs économiques et financiers du pays.
Lors de la séance plénière mensuelle consacrée aux questions de politique générale, axée sur le thème du "bilan économique et financier, et son impact sur la dynamique de l’investissement et de l’emploi", Akhannouch a mis en avant une croissance du PIB de 3,8% en 2024, contre 3,7% l’année précédente, et ce malgré les conditions climatiques difficiles.
Il a précisé que cette progression est principalement due à la performance des secteurs non agricoles, en hausse de 4,5% après une croissance de 1,8% en 2023, ainsi qu’à la vigueur de la demande intérieure. Il a par ailleurs annoncé que l’économie nationale devrait croître de 4,6% en 2025.
Concernant les investissements directs étrangers, Akhannouch a indiqué qu’ils ont atteint environ 43,2 milliards de dirhams en 2024 contre 26 Mds de DH en 2020, soit une hausse annuelle moyenne de 13,6%.
En 2025, la tendance s’est encore accélérée : les IDE ont atteint près de 21,9 Mds de DH à fin mai, en progression de 27% par rapport à la même période en 2024.
Le chef du gouvernement a également signalé une augmentation d’environ 10% des avoirs officiels de réserves, qui ont atteint 402 Mds de DH au 26 juin 2025, permettant de couvrir plus de cinq mois d’importations de biens et services.
En matière d’inflation, il a fait valoir que le gouvernement est parvenu à contenir la hausse des prix, ramenant le taux à moins de 1% à la fin 2024, après des niveaux élevés de 6,6% en 2022 et 6,1% en 2023.
Le chômage, lui aussi, a reculé : "le taux de chômage a baissé de 0,4 point au niveau national, avec la création d’environ 351.000 emplois dans les secteurs non agricoles au premier trimestre de 2025, soit trois fois plus que sur la même période en 2024", a-t-il déclaré.
Sur le volet des finances publiques, Akhannouch a rappelé l’action du gouvernement en faveur de la restauration des équilibres budgétaires à travers des réformes de fond, en particulier la réforme fiscale.
Il a mentionné la mise en œuvre de la réforme de l’IS dans la Loi de Finances 2023, avec "l’objectif d’unifier progressivement les taux appliqués pour atteindre les niveaux ciblés en quatre ans", puis celle de la TVA dans la LF 2024, visant "l’alignement progressif des taux vers les niveaux de 20% et 10% à l’horizon 2026".
Il a également souligné la réforme de l’IR dans le cadre de la LF 2025, en lien avec l’accord social d’avril 2024, pour améliorer les revenus des fonctionnaires, salariés et retraités.
Ces efforts ont porté leurs fruits. "Les recettes fiscales sont passées d’environ 199 Mds de DH en 2020 à près de 300 Mds de DH en 2024, soit une hausse de quelque 100 Mds de DH, représentant une croissance annuelle moyenne de plus de 11%, et ce sans augmentation de la pression fiscale", a précisé Akhannouch.
Il a aussi relevé "une forte amélioration" des recettes ordinaires, qui ont progressé de plus de 143 Mds de DH sur la même période, soit une croissance annuelle moyenne de 13%.
Le déficit budgétaire, pour sa part, a été réduit, passant de 7,1% du PIB en 2020 à 4,3% en 2023, avant d’atteindre 3,5% fin 2024.
Ce redressement, a souligné le chef du gouvernement, a permis une baisse du taux d’endettement public, qui est passé de 72,2% du PIB en 2020 à 67,7% en 2024.
Et d’ajouter que "la situation financière au premier semestre 2025 confirme la poursuite de la dynamique positive des recettes, l’exécution de la Loi de Finances 2025 se déroulant conformément aux prévisions, voire à un rythme meilleur que prévu, ce qui nous permet de disposer de marges suffisantes pour mettre en œuvre les chantiers engagés et continuer à réduire le déficit budgétaire à 3,5% du PIB et contribuer à abaisser l’endettement à un niveau inférieur à 67% du PIB."
En conclusion, Akhannouch a assuré que le gouvernement "est déterminé à capitaliser sur ces acquis et à mobiliser les financements nécessaires pour tous les chantiers entrepris par le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, selon une approche fondée sur l’équilibre entre croissance économique et développement social, ainsi que sur la meilleure conciliation possible entre ambitions et capacités, afin de garantir la soutenabilité des finances publiques".