Répondant aux questions des membres de la Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants au sujet des "conditions du passage des concours des cadres des académies", Benmoussa a expliqué que "ces conditions, notamment la fixation de l'âge d'accès à la profession enseignante à 30 ans, visent à accroître l'attractivité de cette profession et à attirer les meilleurs cadres", soulignant que l'attractivité souhaitée passe par la mise en place de conditions de présélection, le développement des compétences des enseignants et la garantie d'une formation de base et continue de qualité.
Ces conditions, a expliqué le ministre, s'inspirent du rapport du Nouveau modèle de développement, après avoir été constaté lors des différentes auditions menées par la Commission que la question de la réforme du système de l'éducation a été parmi les sujets les plus importants soulevés, associée à l'exigence de l'amélioration de la situation des enseignants. Elles cadrent également avec la philosophie de la loi-cadre n°51.17 relative au système d'éducation, de formation et de recherche scientifique, qui accorde une place centrale aux ressources humaines et à la révision des programmes de formation réservés aux cadres, a-t-il poursuivi.
Benmoussa a fait état, en outre, de la conviction du gouvernement de la nécessité de reconsidérer les conditions d'accès à la profession enseignante, notant que le l'Exécutif a traduit son engagement à promouvoir le système d'éducation à travers le budget alloué au secteur au titre de l'exercice 2022, notamment la révision à la hausse du budget consacré à la formation des enseignants. Il s'agit d'un signal fort que l'accès aux métiers de l'éducation et de la formation sera soumis, à partir de l'année en cours, à des critères clairs pour l'amélioration de la qualité, a-t-il relevé, rappelant que le ministère a lancé des concours pour le recrutement de 17.000 cadres des CREF et que la décision de fixer à 30 ans l'âge des candidats se base sur des études confirmant que les enseignants ont besoin de plus de temps pour développer leurs expertises.
A l'avenir, a-t-il poursuivi, l'accès à la profession enseignante sera ouvert aux brillants étudiants titulaires d'une licence en sciences de l'éducation, qui devront ensuite bénéficier d'une formation supplémentaire spécifique au sein des CREF, en plus d'un stage d'une année, avant d'être titularisés en tant que cadres des académies, notant que le nombre des diplômés de la filière des sciences de l'éducation ne dépasse pas actuellement les 1.500, ce qui est "insuffisant". Le département de l’Éducation nationale travaillera, dans ce sens, avec le ministère de l'enseignement supérieur afin d'augmenter le nombre des étudiants qui accèderont aux facultés des sciences de l'éducation afin d'atteindre entre 15.000 et 18.000 diplômés, a-t-il dit, faisant savoir que cette opération sera amorcée dès l'année prochaine.
Benmoussa a affirmé, par ailleurs, que son département œuvre en concertation avec les syndicats pour la révision du système incitatif du corps enseignant, ajoutant que le ministère se focalise sur l'aspect pédagogique à travers une révision globale des programmes pour les adapter aux besoins actuels, ainsi que sur d'autres programmes liés à l'offre scolaire et préscolaire. "Certes, les mesures prises ne vont pas satisfaire toutes les parties, mais l'important est de répondre aux attentes des citoyens concernant la réforme du système éducatif et la promotion de l'école publique marocaine", a-t-il conclu.