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Agroalimentaire : Le secteur résiste à la mauvaise conjoncture

Agroalimentaire : Le secteur résiste à la mauvaise conjoncture

 

Malgré les difficultés, les entreprises continuent d’approvisionner normalement les marchés au niveau national et à l’étranger.

Excepté quelques filières, la plupart ont préservé leurs effectifs.

 

La crise sanitaire actuelle a frappé de plein fouet l’économie nationale.

Certains secteurs ont quasiment arrêté toute activité, quand d’autres continuent de fonctionner mais à des rythmes différents selon les filières.

L’agroalimentaire, l’un des fleurons de l’industrie de transformation, était confronté à plusieurs enjeux, dont notamment la sécurisation de l’approvisionnement du marché national et aussi le respect des engagements envers les autres marchés à l’international.

Pour rappel, le secteur englobe plus de 2.100 entreprises réalisant un chiffre d’affaires global de 123 milliards de DH.

«Malgré cette conjoncture difficile de la pandémie de la Covid-19, nos entreprises continuent à assurer l’approvisionnement régulier et suffisant du marché en produits alimentaires, sans aucune répercussion sur les prix de vente au consommateur, malgré la prise en charge de frais supplémentaires engendrés par cette pandémie.

Nos industriels ont adapté leurs activités pour garantir la qualité et la salubrité des produits alimentaires délivrés et éviter ainsi aux consommateurs toute pénurie dans ce domaine, y compris les besoins alimentaires durant le mois sacré de Ramadan», souligne-t-on auprès de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri).

Employant plus de 153.000 personnes, la plupart des entreprises ont pu préserver leurs effectifs, excepté quelques branches dont l’arrêt d’activité est quasi-total.

Afin de concilier entre continuité de l’activité de production et approvisionnement du marché en produits alimentaires, et préserver la santé de tous les employés, les entreprises ont pris des décisions strictes en conformité des règles exigées par les autorités sanitaires dans la lutte contre la pandémie.

La fédération s’est activement mobilisée pour accompagner l’ensemble des entreprises des industries de l’agroalimentaire (IAA) afin de mieux gérer cette conjoncture.

«Nous assumons pleinement notre rôle en assurant notamment la dynamisation du comité de veille mis en place entre le ministère et notre fédération pour la gestion de cette pandémie. Ainsi, nous assurons le pilotage de l’ensemble des actions menées conjointement avec le département de l’industrie auprès des autres associations des IAA. Nous faisons également un suivi régulier des impacts sur l’emploi et aussi la gestion de l’opération de distribution des outils de protection, dont les bavettes», indique la Fenagri.

Il faut dire aussi que le secteur avait un défi de taille à relever, à savoir l’approvisionnement adéquat du marché au cours du mois de Ramadan, une période qui connait une nette augmentation de la consommation.

«Avec les restrictions de mobilisation, nous avons fait un suivi particulier des modalités de circulation des transporteurs des produits alimentaires, notamment lors de la tranche nocturne pendant le mois de Ramadan. Pour une bonne coordination, nous veillons à la diffusion régulière auprès des entreprises de toutes les informations utiles, sociales, économiques, financières, fiscales …liées à cette pandémie à même de leur permettre d’agir dans les délais requis», affirme la Fenagri.

Pour les entreprises impactées, la Fédération a créé une cellule pour les accompagner et leur prodiguer des conseils afin qu’elles bénéficient des différentes mesures mises à leur disposition par le gouvernement.

«Nous intervenons pour résoudre les difficultés rencontrées par nos entreprises concernant notamment le déploiement sur le terrain des mesures sociales, financières et fiscales prises par le Comité de veille économique (CNSS, banques,…), pour les crédits, la TVA ou pour les démarches relatives aux importations et aux exportations», rassure la Fenagri.

A cet égard, la Fédération a élaboré et diffusé un guide sur les mesures à prendre par l’entreprise pour une gestion adéquate de cette pandémie.

Reste à souligner que le secteur a été confronté à la fermeture des points de vente alimentaire comme les souks ruraux, qui a eu un impact sur la continuité des activités des entreprises.

A ce sujet, la Fédération a sollicité les départements ministériels et établissements publics concernés, en proposant leur réouverture tout en respectant les mesures de sécurité et de santé requises.


Les grandes lignes du plan de relance

Concernant le plan de relance du secteur, la Fenagri a proposé des mesures spécifiques d’appui afin de lui permettre de surmonter cette conjoncture et de lui assurer, surtout, une reprise adéquate. Ainsi, et en plus des mesures spécifiques pour chacune des filières affectées, des dispositions transverses ont été formulées à destination des autorités, axées  notamment sur la création d’un label Maroc pour stimuler et promouvoir les produits fabriqués localement.

Il s’agit aussi d’installer un fonds spécial IAA pour financer la trésorerie des entreprises et investissements.

Au programme, figure également la mise en place d’un fonds de défaisance «Bad Bank» pour permettre au secteur banquier de jouer pleinement son rôle dans le financement des entreprises. Il est question aussi reconduire des mesures sociales et fiscales prises par le gouvernement.

 

Charaf Jaidani

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