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Akhannouch fait un topo alarmant sur la situation hydrique au Maroc

Akhannouch fait un topo alarmant sur la situation hydrique au Maroc

Le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, est revenu, ce lundi 12 décembre à la Chambre des représentants, sur la politique de l’eau au Maroc. Insistant sur l’importance éminemment stratégique de ce sujet pour le Maroc, au regard du rôle vital de l’eau et de ses implications économiques, écologiques et sociales, il a livré quelques chiffres édifiants.

     * Dans le domaine de l'approvisionnement en eau, le Maroc compte actuellement 149 grands barrages d'une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes, 137 petits barrages pour accompagner et soutenir le développement local et 88 stations de traitement d'eau potable, dont 9 unités de dessalement d'eau de mer (qui fournissent 147 millions de mètres cubes par an), 158 usines de traitement des eaux usées, 16 installations de dérivation des eaux, en plus de milliers de puits et de forages pour extraire les eaux souterraines.

    * Ces efforts ont permis de généraliser l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain à 100% sur la base d'hydrauliques durables et la généralisation de l'approvisionnement en eau potable r dans le monde rural, où les aménagements réalisés ont atteint un taux d'accès de 98,5 %. En plus d'irriguer plus de 2 millions d'hectares de terres agricoles, de renforcer les mécanismes de protection contre les inondations et de contribuer à la production d'énergie électrique.

     * Dans le cadre du Plan Maroc Vert, environ un million d'hectares ont été équipés de systèmes d'irrigation, dont 653 mille hectares en goutte à goutte au bénéfice de 271 mille bénéficiaires, économisant et valorisant plus de 2 milliards de mètres cubes d'eau d'irrigation, ce qui équivaut à économiser l’équivalent d'un grand barrage comme celui d’Al Massira.

     * Le gouvernement entend également redoubler cet effort en continuant à soutenir la durabilité et la compétitivité de l'agriculture irriguée, à travers la stratégie Green Generation, qui vise à faire passer la superficie irriguée au goutte à goutte à 1 million d'hectares d'ici 2030.

      * Le Maroc a été soumis à des vagues successives de sécheresse, dont les plus importantes se sont produites entre 1940-1945 et 1980-1985. Cependant, la période entre 2018 et 2022 reste parmi les périodes les plus sèches de tous les temps, car les précipitations totales se sont élevées à environ 17 milliards de mètres cubes, ce qui constitue le volume de précipitations le plus faible - en cinq années consécutives-  dans l'histoire du Maroc.

      * Ceci explique la baisse importante des précipitations de 50% au niveau national par rapport au taux normal des précipitations, sans compter la variation territoriale du taux de précipitations, puisque 51% de celles-ci sont concentrées sur seulement 7% du territoire national dans les bassins du Loukkos et du Sebou.

Au 1er décembre, la réserve d'eau dans les injections des barrages s'élevait à environ 3,82 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à 23,8% en taux de remplissage total contre 34,6% enregistrés à la même période l'année dernière.

      * La quantité moyenne d'eau par habitant diminue considérablement, sa part moyenne par an étant estimée à 620 mètres cubes. Il devrait diminuer à 560 mètres cubes en 2030 en raison de la croissance démographique, après avoir été d'environ 2.560 mètres cubes dans les années soixante. En plus de la variation enregistrée au niveau national dans la part moyenne d'eau par habitant et par an. Dans certaines régions, il atteint 1.000 mètres cubes et dans d'autres, il ne dépasse pas 100 mètres cubes.

      * Parallèlement, les ressources en eau connaissent une exploitation excessive des eaux souterraines, conséquence de l'augmentation des comportements de consommation irresponsables. Par exemple, plus d'un million de mètres cubes d'eau de la rivière Oum Errabie sont exploités quotidiennement sans permis, sans oublier qu'environ 40% de l'eau est perdue par son écoulement depuis les canaux d'eau, sans parler du problème des estuaires des rivières en mer, qui nécessite de réfléchir aux moyens de les capter et de les orienter vers les zones les plus touchées pour faire face à la pénurie hydrique.

      * Sous le règne de Sa Majesté, plus de 50 grands et moyens barrages ont été construits, en plus de 20 barrages qui sont actuellement en cours d'achèvement, et les plus importantes stations de dessalement d'eau de mer, notamment celle d'Agadir, ont été lancées.

      * Parmi les différents axes de la Stratégie Nationale de l'Eau, il y a la réalisation de 20 stations de dessalement d'eau de mer (vs 9 actuellement) et la construction de 57 grands barrages à l’horizon 2030  (vs14 grands barrages de 2009 à ce jour), en plus des opérations de raccordement entre les bassins, qui ont également connu un retard notable.

 

Les réponses apportées par le gouvernement

 

      * En application des Instructions royales, le gouvernement s'attachera à gérer la raréfaction de la ressource en eau en œuvrant à la mobilisation de ses ressources et à l'amélioration de la gouvernance de son système, en restructurant la politique de l'eau et en assurant une bonne coordination entre les différentes parties prenantes, afin de renforcer l'efficacité et l'harmonie entre les acteurs, et assurer une répartition équitable des ressources en eau entre les différentes parties, avec une mise en œuvre stricte du programme de construction de barrages, de dessalement de l'eau de mer, et le traitement des eaux usées et des eaux pluviales.

      * Le gouvernement a décidé, conformément aux orientations royales en la matière, d'allouer une enveloppe financière estimée à 10,6 milliards de dirhams pour le budget 2023 (soit une augmentation de 5 milliards de dirhams par rapport à l'année précédente), pour la mise en œuvre d'un ensemble de projets structurants.

      * Egalement, un certain nombre de mesures urgentes ont été prises : la priorité est d’assurer la disponibilité de l'eau potable dans les zones touchées, en particulier au niveau des bassins de la Moulouya, de Oum Errabie et du Tensift, et de faire face avec fermeté aux différents effets négatifs résultant de la sécheresse, tels que l'exode rural et les dommages sur les chaînes de production agricole.

      * Le gouvernement a également mis en place un programme d'urgence pour faire face au problème de la rareté de l'eau, pour lequel il a alloué une enveloppe financière de 3 milliards de dirhams, pour tous les bassins touchés par les pénuries d'eau, en plus de la signature d'un ensemble de conventions entre les différentes parties prenantes pour surmonter les conséquences du déficit hydrique.

      * Ces mesures concernaient quatre bassins hydrauliques, dont le bassin de l'Oum Errabie, de Tensift, de la Moulouya, et du Drâa-Tafilalet, pour un coût total estimé à 2,335 milliards de dirhams.


 

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