Economie Tout voir

Artisanat : Trois programmes sur-mesure pour raviver le secteur

Artisanat : Trois programmes sur-mesure pour raviver le secteur

Les trois nouveaux programmes lancés par le département de Fatim-Zahra Ammor visent à favoriser la croissance, augmenter la compétitivité et renforcer le rayonnement de l’artisanat marocain à l’international.

 

Par M. Boukhari

Le secteur de l’artisanat a enregistré, de décembre 2022 à août 2023, une croissance de 12%. A l’export, le chiffre d’affaires des différentes filières a dépassé la somme de 724 millions de dirhams. Des résultats encourageants qui laissent entrevoir un avenir meilleur pour ce secteur qui célèbre le patrimoine matériel et immatériel marocain.

Souhaitant continuer sur cette lancée, le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire a, en collaboration avec la Maison de l’artisan, lancé le 14 décembre, trois programmes d'appui à la compétitivité des acteurs de l'artisanat. Le premier programme baptisé «Programme d’excellence», déclinera une offre de 30 services et ciblera deux filières (Tapis et Poterie & Céramique) à l'horizon 2026. Il a pour objectif de structurer les unités de production en les accompagnant sur tous les maillons de la chaîne de valeur. Le deuxième programme accompagnera les opérateurs pour accéder aux marchés internationaux.

Son ambition principale est de renforcer le rayonnement de l'artisanat marocain et la notoriété de ses produits à l'international. Le troisième programme est, quant à lui, relatif à l'accompagnement des agrégateurs. Il a pour but de renforcer les capacités d'agrégation pour améliorer la production et la commercialisation des produits de l'artisanat, y compris via les plateformes de e-commerce. Il est à noter que ces trois programmes visent à générer un chiffre additionnel à l’export de 2 milliards de dirhams.

«Face aux nouveaux défis imposés, notamment par une concurrence accrue et les évolutions des modes d'achat et de consommation tant nationaux qu'internationaux, notre objectif est d'accompagner les artisans dans leur structuration, leur capacité à innover, à produire et à commercialiser à l'échelle locale et internationale. En outre, il est à rappeler que l'artisanat emploie 20% de la population active et contribue à hauteur de 7% du PIB national», a souligné la ministre Fatim-Zahra Ammor.

Pour sa part, Mohammed Ait Yachou, président de l’Instance nationale des artisans et de l’industrie artisanale, se dit convaincu que cette initiative «contribuerait à faire rayonner ce secteur à l’international, stimuler les exportations, mais aussi améliorer la compétitivité de nos produits. Néanmoins, ces programmes restent insuffisants pour relancer véritablement le secteur».

Ce dernier déplore le fait que le ministère n’ait pas sollicité au préalable les artisans ni les structures constitutionnelles qui les représentent, à savoir les chambres d’artisanat. «La tutelle a préféré se référer uniquement aux recommandations des bureaux d’études. Or, ceux qui sont le plus au courant de l’état du secteur, des besoins des professionnels et de leurs doléances ainsi que des mécanismes nécessaires au développement du secteur sont les acteurs précités», insiste Ait Yachou.

Le président de l’Instance nationale des artisans et de l’industrie artisanale estime que la remise à niveau du secteur de l’artisanat nécessite des investissements colossaux dans le capital humain. Et ce, en misant sur des formations de qualité, «surtout dans certains métiers menacés de disparition tels que l’artisanat artistique et productif. Il faudrait penser à construire à l’avenir plus d’académies dédiées à la formation dans les métiers de l’artisanat, et ce dans toutes les régions du Maroc. A l’heure actuelle, nous ne disposons que d’une seule académie, à savoir l'Académie des arts traditionnels de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca. Il est donc primordial de travailler sur un programme national de formation à l’artisanat en vue d’améliorer la performance de ce secteur».

Et Ait Yachou de préciser : «Pour ce qui est d’améliorer la compétitivité de nos produits et augmenter les exportations, nous devons capitaliser sur le digital et pousser les artisans à s’ouvrir aux nouvelles technologies afin de commercialiser leurs produits en ligne et se conformer aux tendances actuelles».

 

 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Lundi 06 Mai 2024

Casablanca : Boudrika révoqué de son poste de président du Conseil d’arrondissement Mers Sultan

Vendredi 03 Mai 2024

L’ONMT relie Gran Canaria à Ouarzazate avec Binter

Vendredi 03 Mai 2024

Maroc : Démantèlement d'une cellule terroriste composée de cinq partisans de Daesh

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required