La première édition des Assises nationales des services a mis en lumière le rôle central que joue ce secteur dans le développement du Royaume. Contribuant à 50% du PIB national, le secteur des services s’impose comme une véritable colonne vertébrale de l’économie moderne du Maroc
Hicham Saadli, président de la Fédération du commerce et des services (FCS), a insisté sur l’importance de ce secteur à l’occasion de la première édition des Assises des services, tenue aujourd’hui à Casablanca. Il a ainsi souligné que les services ne se contentent pas de contribuer significativement au PIB (50%), mais représentent également le principal pourvoyeur d’emplois dans le pays. «Le secteur des services occupe une place centrale dans notre économie nationale. En termes d’emploi, il reste le premier créateur d’opportunités. Le rapport sur le Nouveau modèle de développement a clairement indiqué que le développement de ce secteur est essentiel pour soutenir une croissance économique durable et inclusive», a-t-il déclaré.
Ce même rapport encourage les services à innover et à faciliter l’accès au marché pour les entreprises, renforçant ainsi leur compétitivité. Pour Hicham Saadli, le secteur des services joue également un rôle de catalyseur social en permettant à des groupes marginalisés de s’intégrer dans le marché de l’emploi. «Il offre aux personnes vulnérables l’opportunité d’améliorer leur niveau de vie», a-t-il affirmé.
Au niveau international, le rôle prépondérant du secteur des services dans l’économie mondiale est indiscutable. Selon l’Organisation mondiale du commerce et la Banque mondiale, l’initiative lancée en 2024, intitulée «Le commerce des services pour le développement», souligne l’importance du secteur dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En moyenne, les services représentent 70% du PIB et emploient près de 70% de la population active dans ces pays. Aux États-Unis, les services représentent 77% du PIB et 80% de la population active. En Allemagne, le secteur contribue à 73% à l’économie nationale. Au Royaume-Uni, il génère 80% du PIB et emploie 80% des actifs.
Ces statistiques démontrent que dans les économies les plus avancées, les services sont un moteur incontournable de croissance.
Les défis à relever
Malgré sa contribution significative à l’économie nationale, le secteur des services marocain doit surmonter plusieurs défis pour maximiser son potentiel.
Lors des panels organisés dans le cadre de ces Assises, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a souligné la nécessité de doubler les créations d’emplois annuelles. «Il est impératif de générer deux fois plus d’emplois chaque année. Actuellement, entre 150.000 et 200.000 jeunes n’ont pas la possibilité de trouver un emploi», fait-il savoir.
Par ailleurs, le ministre a noté que seulement 150.000 emplois liés aux services sont destinés à l’exportation, sur un potentiel de 6 millions. Selon lui, le Maroc doit s’efforcer de renforcer la contribution des services aux exportations nationales.
Un autre défi majeur consiste à s’ouvrir davantage au marché mondial. Ryad Mezzour a insisté sur le fait que le marché local, limité à 36,8 millions d’habitants, est insuffisant pour soutenir une croissance à long terme. «Le marché mondial représente 2,4 milliards de consommateurs. Il faut aller les chercher», a-t-il exhorté.
Enfin, le ministre a mis l’accent sur la valorisation des talents issus de la formation professionnelle. Le développement des compétences des jeunes est essentiel pour répondre aux besoins du secteur et soutenir son expansion à l’international.
M. D.