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Bourse : Les 4 secteurs les plus impactés par la crise

Bourse : Les 4 secteurs les plus impactés par la crise
 
• Banque, BTP, Immobilier et Gaz sont les secteurs les plus touchés.
• Absence de visibilité concernant le plan de reprise d’activités
 
Le contexte économico-sanitaire est sans précédent. La contribution des principaux secteurs de la Bourse à l’évolution de la capacité bénéficiaire est majoritairement négative, conduisant à une chute de 54,3% du RNPG total du marché par rapport au S1 2019. Une baisse historique. 
 
Décryptons les 4 secteurs les plus impactés par cette conjoncture inédite. 
 
Banques
 
Premier contributeur négatif à l’évolution de la capacité bénéficiaire au S1 2020, le secteur bancaire, jalon central de l’économie, est touché de plein fouet par les conséquences de la Covid-19.
 
Cela s’explique par trois raisons, dont la première a trait à leur contribution au Fonds spécial Covid-19. Les banques cotées à la Bourse de Casablanca ont ainsi apporté 3,42 Mds de DH au Fonds. Ce dernier, dans sa globalité, aura impacté négativement le RNPG total du marché à hauteur de -25,2%.
 
Par ailleurs, il y a la hausse du coût du risque émanant d’un provisionnement anticipatif et prudent de la part des banques cotées (+2,4x, soit un taux du coût du risque moyen de 1,9% contre 0,8% au S1 2019). 
 
«En recensant les banques cotées ayant publié le coût du risque au T2-20, nous relevons une augmentation semestrielle de 132%», constatent les analystes d’Attijari Global Research.
 
En outre, d’après Bank Al-Maghrib, le taux de défaut moyen de 7,6% en 2019 devrait grimper à 9,9% en 2020, pour ensuite atteindre 10,8% en 2021.
 
Les plus gros perdants du secteur bancaire sont CDM, qui enregistre un RNPG en baisse de -92,1%, Maghrebail (-84,2%) et BMCI (-82,5%).
 
Secteur du BTP 
 
Confinement oblige, les chantiers se sont arrêtés net. Une discontinuité de l’activité qui a coûté cher au acteurs majeurs, contraints de retarder ou d’annuler certains de leurs projets phares et enclenchant un effet domino qui touchera plusieurs activités connexes. 
 
Ainsi, LafargeHolcim a participé à l'élan de solidarité contre la pandémie avec une contribution de 500 MDH au fonds Covid-19. Cette charge exceptionnelle a impacté le résultat net qui s'établit à 431 MDH, en baisse de 55%.
 
Jet Contractor, dont les résultats sont en net retrait mais restent positifs, affiche un résultat net consolidé de 19,9 MDH contre 79,4 MDH au premier semestre 2019.
 
Dans la même lignée, Ciments du Maroc annonce un résultat net consolidé en baisse de 62% suite à la baisse d'activité, à laquelle s'ajoutent des éléments exceptionnels, dont la contribution au Fonds spécial Covid-19.
 
Les plus gros perdants du secteur du BTP sont Aluminium du Maroc, qui enregistre un RNPG en retrait de 82,1%, Jet Contractor (-73,6%) et Ciments du Maroc (-62%).
 
Secteur de l’immobilier 
 
Tout comme le BTP, le secteur de l’immobilier est en berne. Malgré les efforts déployés par le Groupe Addoha en matière de rationalisation des frais de structure et de la masse salariale, qui ont permis de baisser ses charges de 20% sur le S1-2020 comparés au S1 2019, le résultat net consolidé s'établit à -104 MDH contre 422 MDH au S1-2019, impacté principalement par le niveau du chiffre d'affaires. 
 
Addoha, dont le CA 2020 a subi un recul de 79% comparé au S1 2019, enregistre un RNPG déficitaire de 80 MDH au S1 2020 contre +340 MDH au S1-2019.
 
De son côté, ADI affiche une baisse de croissance entre mars et juin 2020 et un résultat net à -87% par rapport au S1 de l’année précédente, confirmant l’impact significatif de la crise de la Covid-19 sur ce secteur en particulier : arrêt des chantiers, rareté de la demande ...
 
Le niveau d'activité de RDS n'a pas permis de couvrir les charges engagées, générant ainsi une perte d'exploitation de 3 MDH et une perte nette de 36 MDH.
 
Les plus gros perdants du secteur de l’immobilier sont Addoha, qui enregistre un RNPG déficitaire de 80 MDH, RDS qui affiche un RNPG déficitaire de 36 MDH, et Alliance avec un RNPG à -90,2.
 
Secteur du Gaz 
 
Le secteur gazier aussi n’a pas échappé aux répercussions négatives de la crise. Avions cloués au sol, circulation quasi-inexistante par temps de confinement, dévaluation des stocks de matières premières en raison de la baisse des prix du GPL à l’international, ont impacté significativement cette industrie.
 
Afriquia Gaz affiche un résultat net en baisse, pour s’inscrire à 270,7 MDH, soit une baisse de 15% par rapport à l’année 2019 sous l’effet conjugué de la quote-part de 10% du don comptabilisé à fin juin 2020 et de la baisse du résultat opérationnel.
 
Total, elle, affiche un résultat net consolidé à 68 MDH, en baisse 75% par rapport au S1 2019.
  
Les plus gros perdants du secteur du gaz sont Afriquia Gaz qui enregistre un RNPG en retrait de 86,1%, et Total Maroc avec un RNPG à -75,2%.
 
Force est donc de constater que les conséquences de la Covid-19 sur les valeurs boursières marocaines ont été néfastes. Dans l’attente d’un projet de Loi de finances 2021 censé détailler un plan de reprise qui devra s’appuyer sur les 120 Mds de DH à injecter dans l’économie nationale, la visibilité reste limitée. 
 
 
 
W. AZIZI
 

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