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BTP: De la crise à la reprise

BTP: De la crise à la reprise

Pilier de l’économie marocaine, le secteur a traversé trois années de turbulences. Mais aujourd'hui, porté par une série de grands projets structurants et une augmentation significative de l'investissement public, il se prépare à un nouveau chapitre de croissance et de développement.

 

Par D. William

Avec une part estimée à environ 6,2% du produit intérieur brut (PIB) du pays, le secteur du bâtiment et des travaux publics est l'un des piliers fondamentaux de l'économie marocaine qui stimule l'activité de nombreux domaines connexes. Il a cependant connu trois années particulièrement difficiles à cause de la crise sanitaire et de la conjoncture nationale et internationale défavorable marquée notamment par le renchérissement des intrants. En effet, la flambée des prix des matériaux de construction, les contraintes logistiques et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont eu un impact significatif sur les coûts de construction et la rentabilité des projets.

Aujourd’hui, le secteur est en passe de connaître une nouvelle dynamique, à la lumière notamment des nombreux chantiers structurants que le Maroc s’apprête à lancer. Lors d’une récente journée d’information avec les professionnels du secteur, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, n’a pas dit autre chose. Selon lui, «le secteur du BTP devrait connaître une reprise remarquable, bénéficiant de l’augmentation de l’investissement public et de la mise en œuvre des programmes structurants».

Ainsi, parmi les gros chantiers, il y a le programme de reconstruction et de réhabilitation des zones touchées par le séisme d’Al Haouz. Ce programme, lancé en réponse aux directives royales, vise non seulement à reconstruire les zones sinistrées, mais aussi à promouvoir le développement économique et social à long terme dans ces régions, à travers la mobilisation d’une enveloppe de 120 milliards de dirhams sur une période de cinq ans. Parallèlement, le Maroc se prépare à accueillir des événements sportifs de renommée mondiale, notamment la Coupe d'Afrique des Nations en 2025 et la Coupe du monde de la FIFA en 2030 avec l'Espagne et le Portugal. Ces événements offrent une opportunité unique de moderniser les infrastructures sportives du pays et de renforcer sa position en tant que destination touristique de premier plan.

Les investissements nécessaires pour la construction et la rénovation des stades, des hôtels et des infrastructures connexes auront un impact significatif sur l'économie nationale, en stimulant l'activité économique, en créant des emplois et en attirant les investissements étrangers. Rappelons, à ce titre, qu’en octobre dernier, le gouvernement et la Caisse de dépôt et de gestion ont signé une convention pour le financement du programme de mise à niveau de 6 stades de football dans les villes de Tanger, Casablanca, Rabat, Agadir, Marrakech et Fès, ainsi que pour la construction d’un nouveau stade à Benslimane. Ainsi, un budget de quelque 9,5 Mds de DH sera mobilisé pour la mise en œuvre des projets d’investissement relatifs à la mise à niveau de ces stades, en conformité avec les normes de la CAF dans la période 2023 – 2025.

Une deuxième mise à niveau sera opérée lors d’une étape suivante, en conformité avec les normes de la FIFA, pour un budget allant de 4,5 à 6 milliards de dirhams, et ce sur la période 2025 – 2028. Quant à la construction d’un nouveau stade à Benslimane, elle nécessitera un investissement d’environ 5 Mds de DH sur la période 2025 – 2028. En outre, les accords internationaux, tels que celui signé entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis, ouvrent de nouvelles opportunités pour le secteur des BTP. Ces accords, qui couvrent divers domaines tels que les transports, l'énergie et les infrastructures, témoignent de la volonté des deux pays de renforcer leur coopération économique et de promouvoir le développement régional.

Globalement, pour cet exercice 2024, Nizar Baraka confirme un programme prévisionnel d’investissements publics, au niveau de son département, de 64 Mds de DH contre 41 Mds de DH investis en 2023 dans les domaines de l'infrastructure et de l'eau, soit une hausse substantielle de 56%. Ces investissements sont essentiels pour répondre aux besoins croissants en matière d'infrastructures et pour soutenir la croissance économique nationale. A l’évidence, les grands chantiers en cours et à venir offrent au secteur du BTP des perspectives de croissance significative. Mais pour saisir pleinement ces opportunités, le secteur doit, d’une part, s'adapter et se moderniser. L'expertise et la main-d'œuvre qualifiée sont ainsi essentielles pour mener à bien ces projets ambitieux.

A ce propos, le président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP), Mohamed Mahboub, est pour le moins confiant «(..) Chaque projet est à la fois un challenge, le moment d’acquisitions des expertises nécessaires, de recrutement, de formation et de perfectionnement des ressources humaines nécessaires», explique-t-il. D’autre part, des réformes structurelles sont nécessaires pour garantir un environnement favorable aux entreprises du secteur (déséquilibre maîtres d’ouvrages-entreprises concernant la commande publique, délais de paiement, amélioration des voies de recours…).

 

 

 

 

 

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