Le troisième panel, organisé dans le cadre du premier congrès africain des transports et de la logistique, a abordé la question des réformes institutionnelles, un élément important pour le secteur des transports et de la logistique.
Invité à cette occasion, Mohamed El Ouafa, Ministre délégué chargé des Affaires générales, a souligné dans son intervention que «le secteur des transports et de la logistique est une locomotive pour le développement économique et social. Le Maroc s’est engagé dans un vaste programme d’investissement, surtout au niveau des autoroutes, des ports, des chemins de fer. Pour développer ses échanges avec l’extérieur, le pays a construit de nouveaux ports et a modernisé et élargi les anciens. Quand vous avez un bon diagnostic, vous pouvez prendre les décisions les plus importantes. Certaines réformes prennent du temps mais elles donnent à long terme de bons résultats».
Pour mettre en exergue l’expérience africaine en termes de réformes institutionnelles, Baïdy Agné, président du Conseil national du patronat (CNP) du Sénégal, a présenté le cas de son pays, et plus précisément l’activité portuaire.
«Dans le port, il y a plusieurs intervenants et opérateurs dans différents secteurs (manutention, transit, dockers). Il faut des mécanismes efficaces de régulation», souligne-t-il. S’agissant des marchés publics, il a soulevé la problématique des entreprises nationales, qui par manque de référence techniques, ne peuvent soumettre à certains appels d’offres; c’est le cas des autoroutes par exemple. Le gouvernement n’a pas les ressources suffisantes et doit donc faire appel à des ressources privées, qui peuvent être étrangères.
Pour sa part, Mohamed Abdeljalil, président du Directoire de Marsa Maroc, a axé son intervention sur la réforme du secteur portuaire, notamment la loi 15/02 votée par le Parlement en 2005. «Il y avait trois problèmes identifiés qu’il fallait résoudre. En premier lieu, la superposition des responsabilités entre l’Etat, l’Office d’exploitation des ports (ODEP) à l’époque et les opérateurs. En second lieu, il n’ y avait pas de concurrence et enfin il fallait résoudre la problématique de l’unicité du commandement», précise-t-il.
Et c’est à l’Agence nationale des ports (ANP) qu’a été dévolu le rôle d’encadrer tout ce monde. La réforme a permis de décongestionner les ports, surtout celui de Casablanca.
Dans le même ordre d’idées, Mohamed Jamal Benjelloun, DG de Nador West Med a relaté l’historique des réformes portuaires au Maroc : «Notre pays connaît une réforme tous les 20 ans. Durant les années 60, il avait l’harmonisation des régies des ports. Durant les années 80, il y avait la réforme de modernisation de l’outil de production et en 2005, c’est la réforme de la gouvernance. Cette dernière a permis l’unicité de l’organe de contrôle, la clarification des rôles et la régulation de la situation de la main-d’oeuvre. Par ailleurs, cette réforme devrait préserver à la fois les intérêts de l’Etat que ceux des opérateurs», indique Benjelloun.
Quant à Marina Mendes Costa, avocate au Barreau de Sao Paulo et celui de Paris, elle a donné une idée sur l’expérience du Brésil en matière de réforme institutionnelle : «Pendant 11 ans de réformes, nous avons réalisé 85 partenariat public privée surtout dans les domaines de l’éducation», affirme-t-elle