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Chasse déclarée aux mauvais payeurs

Chasse déclarée aux mauvais payeurs

«Il faut sanctionner les mauvais payeurs en tapant sur le portefeuille, notamment à travers des sanctions fiscales, comme faire perdre à certaines factures restées longtemps impayées leur caractère de déductibilité de la base imposable».

Vous rappelez-vous de ces propos ? Ils ont été tenus, il y a deux ans de cela, par Ahmed Rahou, ancien PDG de CIH Bank et actuel ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne. Aujourd’hui, un pas décisif vient d’être franchi dans la gestion de l’épineuse problématique des délais de paiement.

Le souhait de Rahhou a été exaucé et les mauvais payeurs seront enfin sanctionnés (voir page 49). Avant de franchir ce cap majeur, l’Etat a pris le soin d’assainir ses relations avec ses fournisseurs.

Charité bien ordonnée commence par soimême, pour ainsi dire. De 60 jours, la moyenne des délais de paiement déclarés par l'ensemble des établissements et entreprises publics se situe donc désormais à 39,90 jours. Mais dans le privé, et sans être alarmiste, les délais de paiement restent toujours une véritable bombe à retardement : le stock des crédits interentreprises à 421 Mds de DH à fin 2019, soit à peu près le tiers du PIB marocain.

Il fallait donc réagir. Oser sanctionner pour dégonfler ce matelas financier qui asphyxie bon nombre d’entreprises, particulièrement les PME. Pourtant, il y a quelques mois, l’argentier du Royaume préférait encore prendre de la hauteur et laisser le privé gérer ses affaires.

«Pour l’heure, nous nous abstenons de légiférer en la matière et préférons que le secteur privé règle ce problème.Ce qui n’empêche pas le gouvernement et la CGEM de travailler ensemble afin d’identifier des pistes de solution», avait déclaré Mohamed Benchaâboun. Mais rien n’y a fait.

Cette problématique endémique dépasse le privé qui, seul, n’a su y venir à bout. L’Etat est donc venu à la rescousse, à travers l’Observatoire des délais de paiement, pour tenter de résoudre ce dossier qui empiète dans la sphère publique, d’autant qu’il constitue une sérieuse menace pour l’économie nationale.

Reste à savoir, maintenant, si la sanction sera suffisamment dissuasive pour faire rempart aux mauvais payeurs. Les prochains mois nous le diront.

 

 

D.William

 

 

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