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Bousculade sur le banc des chômeurs

Bousculade sur le banc des chômeurs

L’économie nationale traine le chômage comme un boulet. Toutes les politiques initiées jusqu’à présent n’ont pu infléchir durablement, et de façon drastique, le taux de chômage. Et si le gouvernement n’y parvient pas en «temps normal», ce n’est pas en période de crise, où l’emploi est davantage précarisé, qu’il va y arriver.

Entre le déficit pluviométrique et une campagne agricole très moyenne, pour ne pas dire médiocre, auxquelles s’ajoutent les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, avec notamment des tensions inflationnistes qui perdurent, autant dire que l’environnement économique n’est pas du tout favorable. Et pour ces premiers mois de l’année 2023, le taux de chômage s’est aggravé.

Ainsi, entre le premier trimestre 2022 et la même période de 2023, l’économie nationale a perdu 280.000 postes d’emploi, 267.000 non rémunérés et 13.000 rémunérés. Cette perte est due à une baisse de 229.000 postes au milieu rural et 51.000 au milieu urbain, selon le haut-commissariat au Plan.

Devinez quel secteur a accusé le plus de pertes d’emploi : l’ «agriculture, forêt et pêche», avec 247.000 postes. Ainsi, 83.000 personnes, dont 67.000 en milieu urbain et 16.000 en milieu rural,  sont venues agrandir le rang des chômeurs. Le volume du chômage atteignant 1.549.000 personnes  au niveau national, contre 1.466.000 au cours de la même période de 2022. En définitive, le taux de chômage est ainsi passé de 12,1 à 12,9% au niveau national. La tendance peut-elle être renversée d’ici la fin de l’année ? Peu sûr, surtout en l’absence d’une croissance robuste et durable, créatrice d’emplois.

D’ailleurs, la croissance se situerait, selon la Banque centrale, à 2,6% cette année au lieu des 4% prévus par le gouvernement. Ce qui va se répercuter sur la capacité de l’économie nationale à générer des emplois, dans un pays où sur le banc des chômeurs se bousculent davantage les jeunes âgés de 15 à 24 ans (35,3%), les diplômés (19,8%) et les femmes (18,1%).

Et si BAM maintient le durcissement de sa politique monétaire, la croissance risque d’être davantage bridée. Le paradoxe, c’est que le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, invité du Forum économique mondial à l’occasion du Sommet sur la croissance mondiale, a loué le modèle du Maroc en matière de croissance et d'emploi : une croissance tributaire de l’agriculture, elle-même dépendante de la pluviométrie, et qui n’est pas rigoureuse ni régulière pour faire baisser le taux de chômage (sic) ! 

 

 

Par D. William

 

 

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