Le taux de féminisation des salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) s'établit, en moyenne, à 31% sur la période 2000-2018, légèrement supérieur à celui de la population active marocaine (26% sur la même période).
Le poids des femmes salariées déclarées à la CNSS a augmenté de 10 points à 32% durant la période 1990-2004 pour rester quasi stable aux alentours de 30% à partir de 2005, ressort-il d’une note sur la présence de la femme dans l’activité salariale à la CNSS.
Cette quasi-stagnation durant la période 2005-2018 est due à la vitesse de croissance du nombre de salariés hommes, selon cette note de la direction des Études, de la communication et du développement à la CNSS.
Le nombre de femmes salariées déclarées à la CNSS est passé de 184.623 en 1990 à 1.109.737 en 2018, avec un taux d’évolution annuel moyen de 6,6%, a indiqué la même source.
Les industries manufacturières emploient le plus de femmes, avec une part de 25%, devançant notamment le commerce (15%), l’agriculture, chasse, sylviculture (10%) et l’enseignement (8%).
Au volet de la rémunération, le salaire mensuel moyen déclaré pour les hommes (5.422 DH) est supérieur à celui des femmes (4.692 DH) en 2018, et la croissance moyenne des salaires perçus par les femmes est plus importante que celle enregistrée par les hommes.
Par secteur d’activité, la note précise que les femmes salariées relevant du secteur des transports et entreposage ont été déclarées, en 2018, à hauteur de 7.243 DH en moyenne par mois contre seulement 1.793 DH dans le secteur agricole.
En outre, le secteur des industries manufacturières a enregistré le taux de croissance le plus important (+3,5%) comparativement aux autres secteurs d’activité.
Par ailleurs, la note fait savoir qu’au titre de l’exercice 2018, quelque 234.940 femmes ont bénéficié des pensions servies par la CNSS, soit 41% du total de l’effectif des pensionnés (568.829 personnes).
Au niveau de la pension de vieillesse, la part des femmes se situe à 17%. Elle est de 40% et 97%, respectivement, dans les pensions d’invalidité et de survivant.
Côté retraite, le nombre moyen de jours cumulés des retraités femmes a enregistré une croissance remarquable au cours de 29 dernières années, passant de 4.858 jours à 6.172, soit une hausse de 27% contre seulement 3% pour les hommes.
L’écart s’est ainsi résorbé sur la même période, pour atteindre 240 jours en 2018 contre 1.337 jours en 1990.
Quant aux allocations familiales, 13% des allocataires sont des femmes, et lorsque le mari et la femme sont tous deux assurés et susceptibles de bénéficier des allocations familiales, celles-ci sont versées exclusivement au mari.
Il existe néanmoins trois cas où le droit aux allocations familiales est transféré à la femme.
Il s’agit du divorce, à condition que la garde des enfants revienne à la femme, de l’inactivité de l’époux et de la non-ouverture du droit à ces allocations à l’époux au titre d’un régime sécurité sociale obligatoire.
Par ailleurs, 39% des femmes déclarées à la CNSS en 2018 ont bénéficié d’un remboursement des dossiers de soins au titre de l’assurance maladie obligatoire.
Lorsque le mari et la femme disposent d’une couverture médicale de base, les enfants sont rattachés à l’organisme assureur du père (sauf garde confiée à la mère en cas de divorce ou père n’ouvrant pas droit).■