Les exportations automobiles au sein de la Méditerranée représentent 13% de l'ensemble des exportations du Maroc au cours de la période 2012-2016.
"Et si elles restent principalement destinées au marché européen, ses partenaires incluent aussi la Turquie et l’Egypte", indique une récente étude de Coface.
En effet, la politique d’intégration dans les chaînes de valeurs mondiales, avec le développement et le renforcement des secteurs industriels par le Maroc et la Turquie, a contribué à une reconfiguration des exportations automobiles au sein de la Méditerranée, révèle cette étude, qui note que la Turquie concentre 13% des exportations automobiles régionales, avec une intensification des flux vers les pays d’Euro-Med.
En outre, depuis les années 2000, de nouvelles tendances se révèlent dans la structure des exportations des pays du bassin méditerranéen : les pays de Sud-Med et d’Est-Med commencent à opérer une montée en gamme au détriment des secteurs traditionnels.
Le Maroc et la Tunisie se renforcent dans les exportations liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC), l’un des secteurs à forte valeur ajoutée, souligne l'étude qui met en exergue une diversification au Maroc des destinataires des flux au profit de l’Espagne et de l’Italie et au détriment de la France, du Portugal et de Malte.
Néanmoins, l'étude, qui fait remarquer une certaine perte de vitesse du commerce intra-régional, relève que si le commerce régional a pris de l’importance en Asie, les pays du bassin méditerranéen peinent à obtenir le même résultat au sein de la région, et ce malgré la multiplication des accords multilatéraux et bilatéraux depuis 1995 (accord de Barcelone).
Ainsi, la part du commerce intra-méditerranéen tend même à diminuer, passant de 31% des exportations en 2001 à 29% en 2016, fait savoir Coface, ajoutant que du fait de sa taille, la sous-région Euro-Med, qui rassemble les pays méditerranéens appartenant à la zone euro, concentre une grande partie des flux régionaux (79,4% des flux d’importations et d’exportations), mais elle perd du terrain depuis 15 ans au profit des pays du Sud-Méditerranée (10,1%), de l’Est-Méditerranée (8,4%) et des Balkans (2%).
Malgré un effort de coopération accru depuis 20 ans, cette faible intégration commerciale est due principalement à une concurrence entre les pays du Sud et de l’Est spécialisés dans les secteurs agricole et textile, premier argument brandi pour justifier cet échec.
Mais pas le seul, ajoute Coface, faisant également état de la crise de 2009, puis les printemps arabes de 2011, lesquels ont eu un impact négatif sur le taux d’ouverture des pays de la région, en freinant davantage les pays du Sud et de l’Est-méditerranéen, à l’exception du Maroc.
En parallèle, malgré la volonté affichée de commercer davantage, le nombre de mesures protectionnistes (taxes, mesures anti-dumping, subventions publiques, quotas…) est en constante augmentation : depuis 2012, dans l’ensemble de la Méditerranée, 381 mesures protectionnistes nettes ont été mises en place, dont près de la moitié à l’encontre d’autres pays de la région, relève l'étude.■