Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri a mis en exergue, mercredi à Marrakech, le rôle de Bank Al-Maghrib dans le cadre de la promotion de la concurrence dans le secteur bancaire au Maroc.
"La promotion de la concurrence dans le secteur bancaire est pris en compte par Bank Al-Maghrib dans le cadre de son rôle de régulateur et se reflète à travers l’application des mêmes règles à tous les acteurs, sans différenciation entre les statuts des actionnaires (public ou privé, marocain ou étranger)", a relevé Jouahri à l'ouverture de la Conférence internationale sur "la Transformation digitale: entre régulation et compétitivité".
Cet aspect se traduit aussi par l’ouverture du secteur bancaire à de nouveaux acteurs, en particulier, les banques participatives et les établissements de paiement et le lancement prochain de l’activité de financement collaboratif ou "crowdfunding", ce qui présente l’avantage de renforcer l’offre de produits et l’inclusion financière, a-t-il fait savoir.
A ce titre, Bank Al-Maghrib a œuvré à la levée des barrières pour l’accès aux services bancaires à travers notamment l’adoption avec la profession bancaire, de la gratuité d’une sélection des services bancaires usuels, de même qu’elle a encadré la mobilité bancaire pour faciliter aux clients la décision de changer de banque, a expliqué Jouahri.
De son avis, le renforcement de la transparence des services bancaires est également une préoccupation permanente pour Bank Al-Maghrib, notant que la Banque a introduit des exigences ayant trait à l’affichage des conditions appliquées aux opérations bancaires, à la transmission des relevés bancaires à la clientèle, à la communication annuelle du récapitulatif des commissions prélevées et à l’information des entreprises sur leurs demandes de crédit.
Cette transparence sera renforcée davantage par la mise en place, par le secteur bancaire sous l’égide de Bank Al-Maghrib, d’un comparateur des tarifs bancaires et dates de valeurs facilitant à la clientèle le choix de la banque qui répond le mieux à leurs besoins, a-t-il enchainé.
Tout en relevant que le modèle économique des plateformes numériques, leur combinaison, associée au rythme du changement et à la portée mondiale de certains acteurs du marché, constitue un défi pour les régulateurs et les autorités de la concurrence, Jouahri, a rappelé que Bank Al-Maghrib a mis le digital au cœur de son dernier plan stratégique 2019- 2023, à travers la transformation de "nos processus et activités internes, notamment à travers un travail de ré-ingénierie et une exploitation avancée des données, ainsi que l’évolution de notre rôle en tant que régulateur dans la digitalisation des services financiers et l’émergence d’un écosystème Fintech".
"En tant que régulateur, il nous appartient d’accompagner la transformation digitale du secteur bancaire, tout en veillant à identifier et répondre aux enjeux y afférents en termes de gestion des risques, de stabilité financière et de protection des consommateurs", a-t-il dit, faisant observer que cette Banque Centrale a entrepris plusieurs initiatives en collaboration avec ses partenaires, notamment la création de "One Stop Shop Fintech" ayant pour mission d’accompagner les fintechs sur les aspects liés à la réglementation bancaire et un "Lab Innovation" permettant d’expérimenter les solutions proposées par les fintechs en relation avec ses activités.
"Nous avons également engagé, dans le cadre d’une commission nationale regroupant l’ensemble des parties prenantes, le chantier de préparation de l’encadrement juridique des crypto-actifs et lancé la réflexion sur l’émission potentielle d'une Monnaie Digitale de Banque Centrale", a-t-il précisé, relevant que ces chantiers sont de nature à favoriser l’innovation et la concurrence au sein du marché.
"Une nouvelle dynamique de marché est attendue avec l’introduction prochaine de l’Open Banking qui constitue un puissant levier de l’innovation et de la recherche et développement dans le domaine bancaire", a-t-il estimé.
Organisée sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, conjointement par le Conseil de la Concurrence, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et l’Agence de développement du digital (ADD), cette conférence internationale connait la participation des représentants d’instances de gouvernance, d'autorités de la concurrence, d'organismes internationaux et régionaux, d'acteurs économiques, ainsi que des experts et spécialistes du monde juridique, économique et financier.