Rapporteurs, enquêteurs, président..., tous semblent être en chômage technique au niveau du Conseil de la concurrence.Cette instance, qui a peiné à naître (www.financenews.press.ma) et suscité de nombreux espoirs au sein de la communauté des affaires, peine en effet tout autant à être audible. C’est difficile de l’admettre, mais il reste, actuellement, une coquille vide. Une institution creuse qui ne peut exercer aucune de ses missions. Entre ateliers et séminaires, il essaie d’exister pour ne pas sombrer dans l’oubli (suite). A-t-il d’ailleurs déjà marqué, en vertu de ses pouvoirs, le microcosme des affaires ? Non. Parce que, simplement, il n’en a jamais eu l’occasion. Pourquoi ? C’est la question à un million de dirhams. Que l’on sache, ce n’est certainement pas à cause de celui qui assure la présidence du Conseil de la concurrence, Abdelali Benamour, pour ne pas le citer. Euphorique en 2014, lorsque la réforme de cette autorité de régulation a brisé les remparts dressés par les lobbyistes pour élargir ses prérogatives, il l’est moins aujourd’hui. Beaucoup moins. Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et les manœuvres commerciales déloyales, contrôler les concentrations, sanctionner les organismes qui transgressent les règles de la concurrence, exercer son pouvoir d’autosaisine..., tout cela il ne peut le faire. Faute de membres, dont le mandat a expiré depuis octobre 2013. En des termes à peine voilés, Benamour déplorait déjà cette situation il y a plus d’un an. «Nous attendons, sachant que nous ne pouvons travailler sans membres du Conseil. Nous avons sur la table un nombre important de saisines et une trentaine de dossiers que les rapporteurs ont traités ou traitent encore», confiait-il dans un entretien accordé à Finances News. Depuis, l’attente continue et le Conseil de la concurrence devient de plus en plus un spectateur impuissant et blasé face à ce qui se joue devant lui. Clairement, Benamour attend Abdelilah Benkirane, à qui il incombe de nommer les membres du Conseil, le président étant, lui, nommé par le Roi. Mais le chef de gouvernement, qui échoue à former un nouveau gouvernement depuis maintenant plus de quatre mois, a bien d’autres préoccupations. Conclusion : on a voté des lois et mis en place des réformes pour finalement créer, jusqu’à présent en tout cas, une institution... d’inutilité publique. Une institution pourtant consacrée par l’article 166 de la Constitution.■