La Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri), en partenariat avec le cabinet Valyans Consulting, a élaboré une étude sur les impacts actuels et futurs de la crise Covid-19 sur le secteur agroalimentaire.
L’étude propose également un certain nombre de mesures fiscales.
Contrairement à l’idée véhiculée par le gouvernement comme quoi ce secteur est épargné par l’impact négatif de la pandémie, le document indique que «cette perception de bonne santé du secteur est principalement due à la confusion entre industrie agroalimentaire et produits de première nécessité. Ces derniers ne représentent que 27% de toute la filière».
Chiffres à l’appui, le document souligne que «l’industrie agroalimentaire est touchée de plein fouet, avec une baisse de 30% du chiffre d’affaires en avril 2020».
L’impact diffère d’une filière à une autre. Pour la chocolaterie, on note une plongée de 65% de la demande. Ce qui a impliqué un arrêt de la production.
La même tendance est observée chez la filière «boisson», avec une baisse de 65% de la demande, un recul qui passe à 60% chez l’activité «biscuiterie», puis à 30% au niveau de la filière «fromage» et enfin à 20% pour «thé et café».
Le rapport impute ce repli global de l’activité du secteur à plusieurs facteurs, dont notamment la baisse de la demande, les contraintes au niveau de la logistique en raison des restrictions de déplacement inter-ville et la fermeture de 40 à 50% des circuits de distribution, sans compter des perturbations liées à l’approvisionnement de la chaîne de valeur.
Face à cette situation, l’étude avertit que «dans le cas où n’y a d’investissement dans un plan de stimulation de la demande, il y a un risque de perte de CA de 17,3 milliards de DH».
Plusieurs recommandations sont proposées, comme le soutien au pouvoir d’achat des ménages et le renforcement de la compétitivité de l’industrie agroalimentaire locale en tant que secteur stratégique.
Il faut aussi stimuler la demande en atténuant la pression sur le budget du consommateur.
Il s’agit également de soutenir et promouvoir la production locale en orientant la demande vers les produits fabriqués localement.
Au niveau de l’offre, il est indispensable de soutenir la trésorerie des entreprises.
Pour stimuler la demande, l’étude propose au niveau fiscal de baisser la TVA sur les produits actuellement taxés à 20% à 10%, avec engagement d’impacter cette baisse sur les prix de vente consommateurs.
Pour les boissons, cette mesure concernerait les eaux de table.
Au programme, figure également l’annulation de la TIC sur les eaux de table embouteillées et les boissons pétillantes à 0 sucre et la réduction de 50% de la TIC sur les boissons pétillantes sucrées.
Pour l’impôt sur le revenu, il est proposé la réduction pendant 1 an du taux d’IR de la tranche de revenus 2500-4167 DH, de 10% à 5% pour augmenter la capacité de dépense (de 125 DH à 208 DH).
Le document recommande de mettre en place un chèque alimentaire de 300 DH/mois (11,6% du SMIG) pour les personnes en perte d’emploi et les bénéficiaires du Ramed afin de soulager le budget alimentaire.
Concernant la production locale, le rapport propose de créer un label «Produit marocain» pour faciliter la reconnaissance et la promotion des produits fabriqués au Maroc, augmenter la compétitivité des produits fabriqués localement et ajuster les importations de produits transformés afin d’orienter la consommation vers les produits locaux.
Le plan de relance proposé permettrait d’augmenter le CA de la catégorie de 9,5 milliards de DH par rapport au scénario sans relance.