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Coupe du monde 2022: La valeur marchande des joueurs marocains monte en flèche

Coupe du monde 2022: La valeur marchande des joueurs marocains monte en flèche

Entre le début et la fin du Mondial 2022, la valeur marchande de l’équipe nationale s’est appréciée de près de 50 millions d’euros, selon les dernières statistiques du site allemand Transfermarket.

Les protégés de Walid Regragui ont marqué cette 22ème édition de la Coupe du monde. Zoom sur cette épopée en chiffres.

 

Par Ibtissam Z.

C’est une année faste pour le football national. Le Maroc a marqué de son empreinte la Coupe du monde qatarie, la plus chère de l’histoire du ballon rond. Selon le média spécialisé dans le sport «Front Office Sports», le coût de l’organisation est estimé à près de 212 milliards d’euros, soit plus de 2.000 milliards de DH. Un record. Ce Mondial a surtout été marqué par le parcours remarquable des Lions de l’Atlas, qui ont accédé pour la première fois aux demi-finales, devenant ainsi le premier pays arabo-africain à réaliser cet exploit.

 

L’ascension de la valeur marchande des joueurs marocains

Grâce à cette belle épopée, la sélection nationale possède désormais la valeur marchande la plus élevée des équipes arabes. Selon les données dévoilées fin décembre par le site allemand Transfermarket, spécialisé dans le marché des transferts de joueurs, elle s'élève désormais à 291,10 millions d'euros contre 241,1 millions d'euros auparavant, soit une appréciation de 50 millions d'euros. Et ces chiffres sont susceptibles d’évoluer. Le sociétaire du PSG, Achraf Hakimi, reste le joueur arabe le plus cher, avec une valeur estimée à 70 millions d'euros, contre 65 millions d'euros auparavant. Le sacré numéro 2 est le latéral droit le plus cher au monde. Il est en effet, le plus valorisé sur le marché des transferts avec le Portugais Joao Cancelo de Manchester City et Trent AlexanderArnold, le latéral de Liverpool. Derrière Hakimi, on retrouve Noussair Mazraoui, le sociétaire du Bayern de Munich, qui a vu sa valeur passer de 25 à 28 millions d’euros. En 3ème position, le défenseur de West Ham, Nayef Aguerd, a atteint 25 millions d’euros.

L’ailier de Chelsea, Hakim Ziyech, arrive à la 4ème place du classement des joueurs marocains, avec 20 millions d’euros contre 17 millions d’euros auparavant. Toujours selon Transfermarket, la valeur marchande de l’international marocain Sofyan Amrabat a triplé, voire quadruplé. Actuellement valorisé à 25 millions d’euros au lieu de 10 millions, Amrabat pourrait être transféré de la Fiorentina vers un grand club européen pour minimum 40 millions d’euros. Courtisé par de grands clubs, le portier du FC Séville a le vent en poupe. Le très coté Yassine Bounou a été valorisé à 15 millions d’euros grâce à ses prestations et arrêts décisifs. Globalement, la défense et le milieu de terrain de la sélection nationale s’accaparent la part du lion en termes de valeur marchande, avec respectivement 136,70 et 86,90 millions d’euros.

 

Le Mondial, véritable aubaine

Pour certains footballeurs, la Coupe du monde 2022 constitue un tremplin, un nouveau départ pour exprimer leur talent ou relancer une carrière mise à mal par le choix d’un entraineur ou une blessure. Ce fut respectivement le cas pour Hakim Ziyech et Youssef En-Nesyri. «Effectivement, la Coupe du monde est une vitrine; il s’agit du plus grand aspirateur d’audience audiovisuel. Cette transmission universelle capte des milliards de téléspectateurs et d’auditeurs, il y a donc un grand intérêt pour cette compétition et un engouement particulier. Le Mondial est donc l’occasion rêvée pour s’illustrer. En-Nesyri a connu un long et interminable passage à vide à cause d’une blessure; la motivation de participer au Mondial l’a peut-être reboosté. La reprise de la confiance en soi, il la doit aussi aux encouragements du sélectionneur qui a toujours cru en lui. C’est très important pour un joueur», analyse Hicham Ramram, consultant et journaliste sportif, insistant sur l’effet magique que procurent des évènements sportifs d’envergure comme le Mondial sur les joueurs en quête de renaissance.

«En ce qui concerne Ziyech, je pense que la Coupe du monde a joué un rôle déterminant pour lui. Cela a été un élément clé, voire libérateur pour le sociétaire de Chelsea qui a changé complètement d’avis sur la sélection nationale après le coup de froid avec Vahid Halilhodži. C’est un retour plus que salvateur. Imaginez s’il n’était pas revenu, il aurait tout simplement raté un moment historique dans sa carrière. Nous avons bien vu ses prouesses; il était parmi les meilleurs joueurs de la sélection, même si au sein du club anglais il n’entrait pas dans les choix de Graham Potter et auparavant de Thomas Tuchel. En un mot, il voulait se racheter et par la même occasion marquer cette Coupe du monde. Ziyech était combatif, il a su avec brio servir ses coéquipiers. Du talent, il en a, mais il faut reconnaître que le travail de Regragui y est pour beaucoup dans ce cheminement positif et constructif», poursuit-il.

Si certains footballeurs retrouvent du punch, d’autres se sont révélés, à l’image du virevoltant Azzedine Ounahi. Un talent à l’état brut qui a su démontrer son savoir-faire sur le terrain, ce qui lui a valu des éloges de la part de Luis Enrique, José Morinho ou encore Kaka. Et cela compte pour une revalorisation lors des transferts. Preuve à l’appui, la valeur marchande actuelle du jeune Ounahi est estimée à 15 millions d’euros, alors qu’auparavant elle était de 3,5 millions d’euros. Il figure désormais sur les tablettes de grands clubs européens.

Plus discret, Selim Amallah, sociétaire du Standard de Liège, a aussi épaté la galerie grâce à ses prestations. «La Coupe du monde est une sacrée opportunité pour les joueurs doués et les audacieux surtout, et c’est ce qui fait la magie de ce genre de compétition. Je tiens à préciser que Ounahi était déjà la révélation des éliminatoires de la Coupe du monde, surtout face à la République Démocratique du Congo où il s’est avéré décisif. Mais il est vrai que personne ne s’attendait à ce qu’il excelle lors du mondial, avec en prime un niveau irréprochable. Il a surpris tout le monde, y compris Luis Enrique. Lors d’un point de presse, l’ancien sélectionneur de la Roja a affiché clairement son admiration pour le joueur», souligne Ramram. Et d’ajouter : «Le témoignage d’Enrique compte énormément pour la revalorisation du joueur et son statut. Les performances du jeune Ounahi montrent qu’il a le potentiel pour jouer dans de grands clubs, mieux qu’Angers.

En ce qui concerne Amallah, il faut savoir que le Standard de Liège a saisi l’opportunité de la Coupe du monde pour faire pression sur le joueur afin de prolonger son contrat, mais l’international marocain a tenu tête au club. Cela a été un élément déclencheur pour qu’il marque à sa façon le Mondial. Grâce à sa motivation et sa détermination, il a su relever le défi et évoluer au fur et à mesure des rencontres. D’ailleurs, ses prestations ont permis d’augmenter sa valeur marchande (6,50 millions d’euros)».

 

Quid des joueurs locaux

L’autre fait marquant de ce Mondial est l’émergence des joueurs de la Botola Pro. Yahya Attiat Allah, sociétaire du Wydad, qui a délivré la fameuse passe décisive à l'origine du but d’En-Nesyri face au Portugal, en est le meilleur exemple. Ce que confirme Ramram : «Effectivement, la présence des joueurs locaux était la grande surprise au sein de l’effectif de l’équipe nationale. Parce qu’auparavant, le politiquement correct, si j’ose m’exprimer ainsi, est que le joueur issu du championnat national n’avait pas sa place en sélection. C’était presque un rêve inaccessible. C’est certain que les binationaux sont un acquis indiscutable, mais la cohabitation des deux peut donner de bons résultats. D’ailleurs, sur ce point particulier, je tiens à mettre en lumière le travail qui a été effectué par le sélectionneur national.

Walid Regragui a créé une synergie et une complémentarité entre les joueurs. Nous avons eu l’impression que c’était une famille et non pas une équipe. Un entraîneur doit être un leader, c’est dans cet état d’esprit que l’équipe évoluera. Regragui a fait confiance à certains joueurs qui ont à peine quitté la Botola, à l’image de Ashraf Dari. Il a aussi fait confiance à Badr Benoun, qui a ressuscité. L’ancien rajaoui avait grandement besoin de motivation. D’autres joueurs ont également bénéficié du soutien du sélectionneur. Mais le fait marquant à retenir est le rendement de Yahya Attiyat Allah lors du Mondial. Il a joué sans complexe et par moments, il a même réussi à nous faire oublier la présence de Mezraoui, blessé, et en méforme.

Grâce à son parcours, le joueur du Wydad est aujourd’hui sollicité par des clubs étrangers. Sa valeur marchande est estimée à 2,50 millions d’euros. Le Mondial procure une motivation particulière et ouvre les portes aux plus méritants» «Je pense que l’encadrement et la formation restent prioritaires en ce qui concerne la politique footballistique au Maroc. Il est vrai que le fait d’atteindre le stade des demi-finales a démontré que le Maroc peut évoluer et faire beaucoup mieux, et pourquoi pas remporter le précieux sésame. Toutefois, il faut également une bonne gouvernance du football dans son ensemble», conclut-il. Au final, il faut capitaliser sur cette dynamique induite par le Mondial. Onzième au classement Fifa, la sélection marocaine est désormais l'équipe à battre. Elle sera très attendue lors de la prochaine Coupe d’Afrique des nations prévue en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. 

 

 

 

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