La rentrée scolaire a lieu ce vendredi 1er octobre au Maroc. Elle est cependant particulière et inédite.
Particulière parce qu’elle intervient en pleine pandémie et en pleine campagne de vaccination des élèves. Inédite parce que de mémoire d’homme, c’est la première fois, depuis le début de cette crise sanitaire, que tous les élèves d’une même classe pourront suivre les cours ensemble, en présentiel, le ministère de l’Education nationale s’étant, en effet, affranchi des jauges dans les classes. Ce qui devait être une normalité dans le monde dans lequel nous vivions il y a peu, est donc devenu un événement.
Entre excitation pour les uns et appréhension pour d’autres, ce 1er octobre, les élèves vont donc retrouver les bancs de l’école. Leurs camarades de classe perdus de vue depuis longtemps. Les nouveaux venus. Leurs professeurs. Leur cadre éducatif naturel. L’ambiance d’une classe presque normale. Presque, parce que le strict respect des mesures sanitaires est toujours de rigueur.
A la réflexion, hormis bien évidemment les morts de la Covid-19 et ceux souffrant encore de cette saleté de maladie, les élèves sont parmi les plus grandes victimes de cette crise sanitaire. Des victimes inaudibles, trimballées depuis plus d’un an entre enseignement présentiel et distanciel, avec des cours perturbés, des calendriers scolaires complètement chamboulés, des examens tantôt repoussés, tantôt annulés… Tout cela est psychologiquement pénible et déprimant. Et, conséquemment, peut avoir des répercussions néfastes sur le niveau des élèves.
Pourtant, il va falloir qu’ils se fassent à ce nouvel environnement éducatif. En gros, qu’ils s’y adaptent et l’apprivoisent, comme ils l’ont fait durant toute cette pandémie. Parce que nous ne sommes pas encore sortis d’affaire, puisque le virus circule toujours. Surtout, avec l’allègement des mesures restrictives, il faut craindre une reprise épidémique inhérente aux inévitables interactions sociales, mais également à l’insouciance et l’imprudence de certains citoyens.
Qu’en sera-t-il alors quand des cas de contamination seront détectés dans les écoles, quand les indicateurs vont sérieusement se dégrader ? Fermera-t-on une classe ? Toute une école ? Suspendra-t-on les cours pour un retour au distanciel ?
Un vrai casse-tête qui rend tous les scénarios possibles. Et, dans tous les cas, parents et élèves vont trinquer : les premiers devront se réorganiser en fonction des décisions prises par l’établissement (fermeture d’une ou plusieurs classes, de l’école) ou la tutelle (retour au distanciel), et les seconds vont malheureusement servir de variable d’ajustement. Les pauvres !
