Face à l’allongement des délais de paiement et ses conséquences inquiétantes sur l’économie en général, et les PME en particulier, le gouvernement marocain ne semble pas avoir trouvé la bonne recette pour résorber ce «fléau». Pour l’instant en tout cas.
Il multiplie cependant les initiatives, après ce qui semble être bel et bien un échec de la loi en la matière.
Et la dernière en date a été la mise en place, en juillet dernier, de l’Observatoire des délais de paiement, qui se chargera d'effectuer des analyses et études fondées sur les observations statistiques «fiabilisées» relatives aux pratiques des entreprises en matière de délais de paiement. Il peut également émettre un avis pour les autorités au sujet de l'ensemble des questions liées aux délais de paiement.
Changera-t-il la réalité que vivent les TPE/PME, étranglées financièrement par l’allongement des délais de paiement ?
Le temps (fatal justement aux PME) nous le dira.
En France, où les PME sont confrontées aux mêmes difficultés, une parade a été trouvée : il s’agit de l’«affacturage inversé».
Une technique de financement et de recouvrement de créance où le fournisseur remet une facture auprès d’un établissement de crédit (une banque par exemple) qui, en contrepartie, lui verse une avance.
En attendant le paiement à terme de la facture par le client, l’établissement de crédit se rémunère par des intérêts payés par le fournisseur".
Ce dispositif a été initié pour faire face à la progression continue des délais de paiement. Alors que la loi de 2009 plafonnait leur durée à 45 jours pour le secteur privé et à 30 jours pour le secteur public, ces délais sont passés, ces dernières années, à 66 jours en moyenne pour toutes les entreprises, et même à 80, voire 120 jours pour les PME.
L’«affacturage inversé» pourrait-elle donc être une solution à la problématique des délais de paiement au Maroc ?
C’est une piste à ne pas écarter dans un pays où les flux inter-entreprises bloqués sont estimés à quelque 300 Mds de DH.■