L’écosystème de l’assurance et de la prévoyance est en train de connaître des mutations profondes. Pour accompagner cette mouvance, les opérateurs des nouvelles technologies d’information et de communication ont tendance à jouer un rôle crucial dans le développement du secteur. La tendance est à la dématérialisation des documents, à la généralisation de la signature électronique et à l’analyse de données massives.
A cet égard, Interworld a organisé vendredi 4 novembre 2022 à Casablanca, en partenariat avec INSA Alumni Maroc, le Forum africain de la digitalisation des services de l’assurance et de la prévoyance (Digital Assur).
Cet évènement a pour objectif de présenter aux divers acteurs de l’écosystème de l’assurance et de la prévoyance, les nouvelles dispositions législatives, les innovations technologiques et les solutions IT destinées à la création, la distribution et l’administration des produits.
Intervenant au sujet de la sécurisation des contrats d’assurance et de la signature électronique, Omar El Araki Tantaoui, directeur solutions applicatives chez Intelcia IT solutions, a d’abord mis l’accent sur les cas d’usage de la signature électronique au Maroc. Dans ce sens, il a rappelé que ce mécanisme permettant de garantir la non-répudiation d'un document électronique peut être utilisé pour signer un devis, une facture, des appels d’offres, un certificat de propriété, etc.
Par ailleurs, Tantaoui a souligné que la réglementation reconnaît différents niveaux de signature, à savoir la signature qualifiée et la signature avancée. L’usage de l’une ou de l’autre est utilisée en fonction des contraintes et des obligations.
«Présumée fiable, la signature qualifiée repose sur un dispositif de création de signature qualifié attesté par un certificat de conformité délivré par l’autorité nationale alors que la signature avancée, reconnue juridiquement sans être présumée fiable, repose sur un dispositif de création de signature, sans forcément être qualifié», a-t-il précisé.
De son côté, Anouar Berra, Directeur général adjoint en charge des opérations et de la transformation chez La Marocaine Vie, compagnie spécialisée en assurance des personnes, a relevé que la société a commencé par déployer la signature électronique en interne. «Depuis deux ans, nous avons mis en place des investissements massifs en matière de digital. A ce jour, 90% de nos processus back-office sont signés électroniquement. Nous comptons à partir de 2023 de déployer ce mécanisme en externe, notamment avec nos clients», a-t-il affirmé.
En ce qui concerne les avantages du recours à la signature électronique, Berra estime que cette méthode permet de rentrer dans cadre restrictif en mettant fin au risque de l’imitation. Et d’ajouter que ce mécanisme permet également de réduire l’usage du papier, d’accélérer le processus de signature et de démocratiser le télétravail puisque les personnes peuvent signer leurs documents à distance.
S’exprimant au sujet de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur le secteur de l’assurance, Yassine Rahmi, co-fondateur de Sygma.ai, startup qui utilise l’IA dans l’assurance automobile, a indiqué que «l’IA peut être appliquée aux rôles qui exigent une grande capacité à synthétiser les données et à prendre des décisions de manière autonome. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’IA est incroyablement applicable aux exigences du secteur de l'assurance».
Et de poursuivre : «La pandémie de la covid-19 a réduit les délais d’adoption de l’IA en accélérant considérablement la digitalisation pour les assureurs. Les organisations ont dû s’adapter avec une nouvelle réalité et mettre à jour leurs capacités digitales afin de pouvoir distribuer et interagir avec leurs clients à distance».
Dans le même ordre d’idées, Yassine Rahmi a expliqué que grâce à l’IA, l’expérience «achat d’assurance» est devenue plus rapide, avec une implication moins active de la part de l’assureur et du client.