Des missions étrangères qui font, en l'espace de 48 heures, cavalier seul avant de se plier à la décision du report de la rentrée scolaire au premier octobre.
D'autres établissements dont les parents d'élèves ne comprennent pas les arguments du ministère ainsi qu'une autre frange d'écoles primaires privées marocaines qui ouvrent «sous le manteau» pour éviter la grogne des parents. Voici le schéma d’une rentrée scolaire qui aura apporté son lot de frustrations et d'incompréhensions chez les parents et de pratiques frauduleuses de la part de certaines écoles primaires marocaines.
Le décalage de la rentrée scolaire au 1er octobre a créé un climat de panique chez les élèves et les parents qui avaient l’espoir de reprendre une année scolaire un 10 septembre avec 3 modalités fixées par les autorités. Modalités qui tiennent compte de la situation sanitaire et des moyens logistiques des écoles dans les régions.
Mais certaines écoles privées basées essentiellement à Casablanca ont ouvert leurs portes aux élèves cette semaine malgré la décision du ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de reporter la date de la rentrée scolaire au 1er octobre. Certains responsables d'écoles privées se sont permis de passer outre cette décision pour pouvoir encaisser plein pot les frais du premier trimestre de l'année scolaire.
Et les parents d'élèves d'accepter, surtout qu'ils craignent un bis repetita de la situation vécue pendant un an et demi. Situation où les séquelles psychologiques d’un système marqué par l’alternance distanciel /présentiel ou un système combinant les deux sont encore présentes, en plus des contraintes organisationnelles et logistiques qui en découlent.
La réaction de ces établissements privés marocains ne diffère pas trop de celle de certaines missions étrangères, notamment américaines et belges, qui ont décidé d'ouvrir avant d'être contraintes à refermer après un court démarrage les premiers jours du mois de septembre, donnant de faux espoirs aux parents et aux élèves. Ces écoles envisagent désormais de passer au mode distanciel d'ici le 1er octobre.
Les écoles et les missions françaises, qui dépendent des décisions du gouvernement marocain dans cette situation dictée par la pandémie, doivent se plier à l'appel du ministre de tutelle. Un constat qui n’a pas d'ailleurs manqué d’interpeller l'association des parents d'élèves de ces écoles, qui a adressé une lettre aux services culturels de l’Ambassade de France à Rabat pour manifester leur regret et consternation quant au report de la date de la rentrée scolaire.
D'autant plus qu'un dispositif spécial a été déployé et qui a nécessité le recrutement d'enseignants supplémentaires pour assurer une rentrée en présentiel pour le primaire tout en respectant les consignes du protocole sanitaire mis en place par le gouvernement marocain.
L’association réclame également la réouverture des établissements avec un enseignement en distanciel dans l'immédiat, à l’instar des autres missions étrangères. Elle rappelle que le report de la rentrée au 1er octobre perturbera le calendrier des examens des établissements de l'AEFE puisque les épreuves se déroulent en simultané avec la France métropolitaine. En d’autres termes, un décalage dans le suivi des programmes entre la France et le Maroc. Ce qui pourrait réduire l’égalité des chances entre les élèves.
Dans le même sens, nous avons appris hier que le ministre de tutelle a reçu les instances représentatives des associations de parents d'élèves pour les informer des raisons du report de la date de la rentrée scolaire dans toutes les académies et les établissements d'enseignement publics, privés, écoles et missions étrangères. Le ministre les a informé également sur l'année scolaire 2021/2022 qui prendra fin en juillet 2022, sans évoquer la moindre précision sur le calendrier des vacances scolaires de cette rentrée.
Un ensemble de contraintes pesantes qu'il faudra gérer bien prudemment pour éviter d'autres couacs en milieu d'année.