135 demandes de subvention reçues.
Les subventions publiques sont passées de 45,8 millions de dirhams en 2005 à près de 58,71 MDH en 2020.
Le ministère s'apprête à lancer le débat avec les éditeurs et les syndicats professionnels pour évaluer l'impact de la crise sur le secteur.
Le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Othmane El Ferdaous a souligné, vendredi à Rabat, que le temps est venu pour les entreprises de presse d’institutionnaliser et d'intégrer l'aspect commercial dans leur logique de gestion.
Intervenant lors d'une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le ministre a souligné que les entreprises de presse devraient différencier entre l'aspect journalistique et l'aspect entrepreneurial qui requiert des compétences spécifiques liées à la connaissance des règles et de la logique du marché dans le but de développer le produit journalistique.
Dans le cadre de son accompagnement du secteur de la presse, le département de la Communication apporte son soutien à l'entreprise de presse dans le renforcement de son modèle économique, "ce qui se traduit par la revalorisation continue des subventions publiques, passées de 45,8 millions de dirhams (MDH) en 2005 à près de 58,71 MDH en 2020".
Un certain nombre de mesures ont été prises en faveur de la presse avant cette crise, a rappelé. El Ferdaous, expliquant que le département, étant au fait du contexte socio-économique difficile que traversent les supports de la presse écrite et électronique, a annoncé, le 24 avril dernier, l'ouverture, en coordination avec les services du ministère de l’Économie, des Finances, des délais de dépôt de demandes de subventions publiques en faveur des organes de presse déjà bénéficiaires ainsi que pour ceux qui souhaitent bénéficier pour la première fois.
Et d'ajouter que le ministère étudie ces demandes en préparatifs à la réunion de la commission conjointe, afin d'accorder des subventions publiques aux entreprises de presse pour faire face à leurs obligations financières et sociales, notamment à l'égard des salariés, et de continuer leurs services.
El Ferdaous a expliqué que 135 demandes de subvention ont été reçues, dont 40 relatives à la presse écrite, 22 à la presse régionale, 29 à la presse électronique et 04 demandes des journaux bénéficiaires dans le cadre du pluralisme.
Le ministère a également reçu 08 demandes de subventions pour la première fois, et 32 demandes d'organes de la presse électronique.
Quant aux mesures prévues pour faire face aux répercussions de la pandémie sur l'avenir du secteur de la presse écrite nationale, le ministre a estimé qu'elles devraient se faire en concertation avec les organismes professionnels ayant une bonne connaissance de la situation et des particularités du secteur du journalisme, afin de mettre en place une stratégie et un plan d'action complémentaires.
A ce titre, le ministère s'apprête à lancer, dans les plus brefs délais, le débat avec les éditeurs et les syndicats professionnels pour évaluer l'impact de la crise sur le secteur, identifier les contraintes actuelles, et élaborer une vision stratégique intégrée.
Cette dernière vise à proposer des solutions et des plans pour promouvoir le secteur de la presse, selon un calendrier précis, avec des procédures claires dont les résultats et l'impact peuvent être mesurés avec des indicateurs concrets sur le terrain.
S'arrêtant sur le secteur publicitaire, un des principaux éléments pour relancer l'économie, le ministre a affirmé que le département de la communication a contribué à l'organisation de ce secteur en incluant un titre dédié à la publicité dans la presse écrite ou électronique dans la loi de la presse et l'édition, et inséré d'autres dispositions dans la loi n°77.03 relative à la communication audiovisuelle.
Citant les dernières études établies dans le domaine de la publicité, le ministre a relevé que le marché publicitaire a entamé l'année 2020 sur une note positive.
En dépit du fait que l'impact de la pandémie a commencé à se faire sentir dès la deuxième moitié de mars, le premier trimestre de l'année a enregistré une augmentation des investissements publicitaires estimée à 3%.
Selon une étude réalisée par "Imperium Media" sur les retombées de la crise sur les médias, la publicité sur la télévision sur les supports électroniques a bondi respectivement de 6% et 4%, tandis que la part des autres supports a diminué de manière remarquée, surtout pour la presse écrite qui a été suspendue, et a adopté un format électronique alternatif, a fait savoir le ministre.
En conséquence, le taux de repli de cette dernière a atteint -62%.
Cela n'a pas dépassé 11% du budget publicitaire, estimé à 1,4 milliard de dirhams au cours de cette période (contre 1,38 milliard au cours de la même période de 2019), tandis que le taux de la radio était de -38%, et celui des panneaux publicitaires de -32%.
200 MDH pour sauver la presse écrite
Une enveloppe budgétaire de plus de 200 MDH a été consacrée à la presse écrite, dans le cadre d'un plan d'urgence visant à sauver ce secteur vital qui joue un rôle important dans l'édifice démocratique.
Un travail intense a été réalisé avec le ministère de l'Économie, des Finances et de la Réforme de l'Administration sur un plan d'urgence pour sauver la presse écrite, qui repose sur quatre mesures en lien avec la conjoncture actuelle.
La première mesure porte sur la mobilisation d'un montant de 75 MDH pour le paiement des salaires des mois de juillet, août et septembre au profit des entreprises, alors que la deuxième concerne la mobilisation de 75 MDH pour le paiement des fournisseurs des entreprises de presse, en vue de prendre en charge la chaîne de valeur économique du secteur et atténuer les charges.
Quant à la troisième mesure, elle vise à consacrer 15 MDH aux imprimeries qui impriment plus de 500.000 numéros, afin de permettre à ces entreprises de presse de payer les salaires des manutentionnaires.
La quatrième mesure consiste à apporter un soutien direct de 15 MDH à Sapress, qui fait face à des difficultés en lien avec la conjoncture, en plus d’une recapitalisation étatique à hauteur de 10 MDH.
De même, une aide de 15 MDH sera accordée aux radios privées qui, selon le ministre, ont déployé de "grands efforts" pour sensibiliser les citoyens lors de la crise sanitaire.