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Laquotidienne : Quelle est la vocation de l’Agence marocaine de la négociation ? A court et moyen terme, quels sont les objectifs de votre agence ?

Narjiss Loudiyi  :  L’agence marocaine de la négociation est une agence dédiée à l’accompagnement des professionnels de tout horizon qui souhaitent faire évoluer leurs pouvoirs en négociation et en influence avancée, en utilisant les techniques mondiales les plus avancées en la matière, que ce soit pour gérer des relations commerciales, diplomatiques ou humaines tout simplement. A court terme, nous proposons à nos clients des missions opérationnelles pour préparer et piloter leurs négociations sensibles et protéger leurs enjeux.

Nous organisons également avec nos experts négociateurs internationaux des cycles de formation portant sur un référentiel exclusif en négociation complexe, et ses thématiques corollaires comme la détection du mensonge, les ventes influentes, la gestion de crise, la performance émotionnelle, etc.

Et nous travaillerons dans le futur pour que la négociation regagne sa place naturelle, comme solution efficace et pacifique de gestion des conflits en milieux professionnels, et pour en faire un réflexe naturel qui fait aboutir les accords quand tout tend vers le désaccord.

Laquotidienne : Quelle est l'importance de la négociation pour les entités publiques et les entreprises qui doivent faire face à plusieurs contraintes ?

N.L : Le monde d’aujourd’hui devient de plus en plus complexe, organisations publiques et privées gèrent au quotidien un tas de variables auxquelles les décideurs ne sont pas forcément préparés.

Pour les entreprises publiques particulièrement, la négociation fait fondre les plafonds de glace, évite bien des crises de communication et protège les décideurs de s’exposer aux situations de négociation frontale en envoyant des collaborateurs négociateurs. Elle rétablit le courant entre les parties prenantes, sans devoir arriver aux grèves et aux blocus…

Dans le secteur privé, et si l’on donne l’exemple des marchés financiers particulièrement sensibles aux fluctuations mondiales des cours de matières premières et des taux de change, en quelques minutes, la cartographie financière du monde peut changer. Ce qui risque de déstabiliser tout un pays avec ses institutions financières, ses banques, sa Bourse, etc.

Seuls les meilleurs analystes et les meilleurs négociateurs peuvent faire preuve d’agilité et anticiper les crises en adoptant des comportements intelligents, influents et calculés sous tension.

De manière générale, la négociation est 80% de préparation, le reste est de l’intuition et de l’expérience… Seuls les décideurs conscients de leurs objectifs, de leurs enjeux, et de la cartographie des acteurs qui influencent leurs décisions, réussiront leurs négociations.

Laquotidienne : Au sein des organisations en général, quelles sont les personnes les mieux prédisposées à mener à bien des négociations ?

N.L : Les postes les plus réputés sont généralement les administrateurs, les DG, les DAF, les RH, les commerciaux, les acheteurs, les politiques, les diplomates, etc., mais également tout métier dont la tâche est de trouver un accord en tenant compte d’un certain nombre d’enjeux, de contraintes et de variables.

Laquotidienne :  En quoi consiste la méthode du Pacificat ? Est-elle efficace ?

N.L : Le référentiel Pacificat est une méthode développée par des négociateurs chevronnés, et issue de plusieurs années de négociation terrain.

Il s’agit de 9 étapes complémentaires, qui s’articulent autour du pouvoir et leadership, l’analyse du contexte, la cartographie des acteurs, l’identification des stratégies, la formation de l’équipe, l’influence et relation, la clôture et décision, l’apprentissage et débriefing et la transmission du savoir.

En plus d’être adopté par les diplomates de l’ONU, ce référentiel a été efficacement repris dans les milieux d’affaires et sert à dénouer les situations de négociation les plus complexes au niveau mondial.

 Laquotidienne :  Enfin, comment l’Agence marocaine de la négociation aide l’association ADN Kids ? 

N.L : Grâce à son affiliation à l’agence des négociateurs ADN Group et à son association ADN Kids, l’AMDN introduit les méthodes de négociation bénévolement auprès des populations jeunes de notre pays.

Avec ADN Kids, notre challenge est de sensibiliser les enfants des écoles à l’importance de la négociation dans l’amélioration des relations, qui commence souvent par faire connaitre aux enfants ce que sont leurs émotions, comment les reconnaitre, les supporter et comment comprendre les réactions des autres enfants et adultes (en milieu scolaire ou familial) pour mieux gérer les conflits et se protéger contre la violence et le harcèlement. A ce jour, et en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, nous avons formé un groupe d’ambassadeurs, tous responsables de la vie scolaire au sein d’établissement publics, pour leur permettre de former à leur tour le corps professoral et les enfants avec qui ils sont en contact.

Nous avons également initié un atelier pilote avec une école privée de la place, où nous avons formé une vingtaine d’enfants délégués de classe du collège, aux pratiques de la négociation et à l’intelligence émotionnelle et situationnelle pour mieux interagir en toute situation. Une façon pour nous d’ajouter une pierre à l’édifice et de contribuer à la formation et à l’excellence des décideurs de demain !