Au titre des 7 premiers mois de 2022, le Maroc a reçu quelque 5,487 millions d'arrivées aux postes frontières, soit -27% par rapport à la même période de 2019.
Dans le détail, il s'agit de 3,134 millions de Marocains résidant à l'étranger, soit -9% par rapport aux 7 premiers mois de 2019, et 2,353 millions de touristes étrangers en séjour, ce qui répresente -43% par rapport à la même période de 2019.
Les nuitées se sont situées à 8,444 millions seulement, enregistrant ainsi une régression de 40% par rapport aux 7 premiers mois de 2019.
A ce rythme, on va atteindre entre 9 et 10 millions d'arrivées maximum à fin 2022, soit -35 à - 40% de TES et de nuitées VS 2019.
De ce fait, la ministre du Tourisme serait devant un obstacle de taille du fait que sa feuille de route table sur 26 millions de touristes en 2030 et quelque 17-18 millions à l'horizon 2025-2026, ce qui suppose une progression en moyenne annuelle de plus de 16% de 2022 à 2025 (contre 5,5% enregistré de 2000 à 2019).
Cette hypothèse de progression nécessite (toutes choses égales par ailleurs ) la multiplication par 3 à 4 des budgets alloués à l'aérien et à la promotion sur toute la période ( 2023-2026).
Or, le Projet de Loi de Finances 2023 a prévu un budget très timide pour la relance du secteur du tourisme pour 2023, comme l'indique le rapport d'exécution et de cadrage macroéconomique triennal (2023/2025), qui a signalé la mobilisation d'une enveloppe de 2 milliards de DH durant la période 2022-2023 pour appuyer les entreprises de ce secteur, dont 1,3 milliard au titre de l'année 2022. Ce qui veut dire que 700 millions seulement seront alloués pour 2023.
De plus, les indicateurs macroéconomiques 2023-2025 tablent sur une progression du PIB non agricole de +3,6% seulement en 2023 , +3,8% en 2024 et +3,9% en 2025, contre +3,8% en 2022.
Espérons que d'ici là les équipes de Madame la ministre arrivent à convaincre les architectes du PLF.
Croisons les doigts en attendant.
Zoubir BOUHOUTE, économiste, expert dans le tourisme