Le forum MEDays a entamé ses travaux avec la séance inaugurale. Lors de cet événement, différents intervenants de marque ont pris la parole pour s’exprimer sur de nombreux sujets ayant un lien avec la thématique de cette 14ème édition : «Des crises en crises : vers un nouvel ordre mondial ?
Brahim Fassi Fihri, le président de l’Institut Amadeus et fondateur du forum MEDays, a rappelé que «le forum se déroule dans un contexte international très particulier marqué par des tensions géostratégiques de grande ampleur.
«Depuis la dernière édition du forum, il y a deux ans, une crise sanitaire doublée d’un choc économique a secoué les économies mondiales, alors que la guerre en Ukraine paralyse gravement les institutions multilatérales de paix et de sécurité et perturbe les échanges mondiaux concernant les matières premières», a-t-il noté.
La 14ème édition a vu la participation d’un intervenant de marque. Il s’agit de George Weah, président du Libéria, qui a lui aussi tiré la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur le monde et particulièrement pour l’Afrique.
«Nous vivons dans un monde de crise et de chaos. Ces défis menacent le cœur du système international. Ces défis portent le nom de Covid-19, Monkeypox ou encore Ebola. Ils prennent la forme de guerres, de catastrophes naturelles et de menace nucléaire, d’immigration», a énuméré le président lors de son intervention, expliquant que ces problèmes sont une menace aux fondements de la vie».
A ce propos, George Weah a dénoncé particulièrement la situation de crise qui prévaut en Afrique, notamment dans la région du Sahel, et en Afrique de l’Ouest. Il a cité à cet égard des conflits ouverts entre pays africains, à l’instar de l’Éthiopie, de l’Érythrée, la Somalie, la République du Congo, le Rwanda ou la République centrafricaine.
En outre, la vague de coups d’Etat militaires que subissent plusieurs pays du continent inquiètent, et « contredisent les exigences constitutionnelles et la culture de la démocratie», a-t-il ajouté, soulignant qu’ils ont conduit à la fuite et au déplacement de populations.
Pour sa part, Omar Moro, président du conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a souligné dans son intervention que la thématique choisie pour la 14ème édition des MEDays est très pertinente notamment avec la succession des crises. Pour y faire face, il faut trouver des solutions judicieuses qui ne relèvent pas uniquement des gouvernements ou des États mais à travers un rassemblement international ou régional.
L’histoire nous a enseigné que tôt ou tard les crises passent mais le plus important est d’en tirer les enseignements. Les économistes pour leur part sont unanimes pour conclure que la meilleure période pour investir est celle des crises.
Il faut être optimiste et travailler pour édifier un avenir meilleur. La pandémie et la sécheresse ont imposé à notre pays de faire des choix stratégiques et des réformes majeures pour se prémunir contre ces aléas.
Outre les hommes politiques et les responsables gouvernementaux, le forum des MEDays a vu une participation importante de représentants du secteur privé qui ont donné leur avis sur la conjoncture actuelle et ont livré par la même occasion quelques réflexions.
A ce sujet, Chaki Alj, président de la CGEM, a appelé à trouver une réponse continentale et urgente aux différentes crises. Il est question d’agir collectivement et de coordonner les différentes actions afin d’atteindre les objectifs escomptés. L’Afrique a intérêt à valoriser ses ressources naturelles et accélérer son industrialisation et créer plus d’emplois pour les jeunes. Ces ambitions sont réalistes et réalisables lorsqu’on prend en considération les complémentarités existantes entre les pays africains et la zone de libre-échange ZLECAF qu’il faut opérationnaliser au plus vite. Pour donner une véritable impulsion au développement en Afrique, la meilleure façon est d’accélérer les investissements. Pour ce faire, il faut installer un climat des affaires favorable notamment dans un contexte global marqué par les incertitudes.
Parmi les secteurs prioritaires cités par le président de la CGEM qu’il faut encourager, figure notamment l’énergie verte pour couvrir les besoins du continent. «Le secteur privé est prêt à investir dans ce domaine fortement porteur en électricité. Et pour décarboner notre économie, il faut combler le déficit de production d’énergie. Il reste aux gouvernements et aux institutions internationales de déployer les moyens nécessaires et de faciliter le cadre légal», indique-t-il.
Par Charaf Jaidani