Le nouveau rapport de la FAO devrait donner des sueurs froides à plusieurs gouvernements issus des pays du Sud. Pour cause, l’une des principales informations révélées par l’Agence onusienne spécialisée est que les coûts d’importation des denrées alimentaires dans les pays en développement augmentent plus rapidement que ceux des économies développées.
«Les prix des denrées alimentaires augmenteront inévitablement avec la hausse des coûts de production, et ce sans retard significatif», prédit la FAO.
L’histoire de plusieurs pays en voie de développement, lesquels aspirent aujourd’hui à l’émergence, montre que la hausse substantielle des prix des denrées alimentaires est facteur de trouble sociale. Les émeutes de la faim de 2008 constituent une preuve évidente du lien mécanique existant entre la hausse exagérée des denrées alimentaires de première nécessité et la révolte généralisée dans les pays moins développés.
D’où la nécessité pour les gouvernements de miser d’ores et déjà sur une attitude proactive afin de mettre en place des mécanismes susceptibles d’épargner au mieux les bourses des ménages les plus modestes. L’enjeu est de taille, puisque d’après l’Agence spécialisée de l’ONU, les pays en développement, qui représentent 40 % du total de la facture des importations alimentaires mondiales, verront leur facture augmenter de 20% par rapport à 2020.
Sachant dans le même temps que pour cette année, la facture des importations de produits alimentaires devrait progresser de 11% pour les pays développés.
Par ailleurs, il est important de préciser qu’il existe un nombre croissant de pays (53 aujourd’hui) où les ménages consacrent plus de 60% de leurs revenus aux produits de première nécessité, tels que la nourriture, le carburant, l’eau et le logement.
Au final, force est d’admettre que la hausse des prix des aliments, couplée à celle des prix des carburants, est de nature à grever considérablement les revenus des ménages modestes issus des pays du Sud.
M.D