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HCP : La croissance marocaine à 2,8% au T3 et à 2,5% au T4

HCP : La croissance marocaine à 2,8% au T3 et à 2,5% au T4

L’économie nationale aurait enregistré une progression de 2,8% au troisième trimestre 2024, en variation annuelle, selon le haut-commissariat au Plan. Au quatrième trimestre 2024, le retour des branches secondaires vers un régime de croissance plus modéré et la poursuite de la baisse des activités primaires ramènerait la croissance du PIB à +2,5% en rythme annuel. 

L’économie nationale a progressé de 2,8% au T3 2024 grâce à une demande intérieure renforcée et à des exportations en hausse. La plupart des secteurs ont vu leur valeur ajoutée augmenter, sauf l’agriculture et la pêche. 
La croissance hors agriculture a atteint 3,6%, avec les branches secondaires en hausse de 4,4%. L’extraction a progressé de 15,4%, stimulée par les exportations de produits bruts. 
Les exportations de phosphate ont contribué de manière significative, avec une croissance de 18,9% de la production. 
Le secteur manufacturier a également connu un regain d’activité, avec un impact de 0,2 point sur la croissance, notamment grâce à la reprise du textile et de certaines filières agroalimentaires.
Le secteur chimique a continué de croître à 9,7%, bénéficiant d’une baisse des prix des matières premières importées. Le secteur de la construction a vu sa valeur ajoutée augmenter de 4,8%, renforcée par une demande accrue en ciment et en acier. Cependant, les services ont vu leur croissance ralentir, avec une augmentation de 3,4% au lieu de 5,8% en 2022-2023. 


Les performances post-Covid des secteurs du tourisme et du transport sont restées solides, mais le commerce, les services financiers et la communication ont ralenti en raison de la demande atone.
L’agriculture a subi une contraction de 4,1% au T3 2024, impactée par des conditions climatiques défavorables. Malgré l’augmentation des récoltes de certains légumes, d’autres cultures et productions animales ont diminué.
 La filière avicole, en particulier, a été marquée par une baisse de la production de viande de poulet de 3,3%. Cette diminution résulte de la chute de la production de poussins, combinée à une hausse des exportations de poussins d’un jour. 
Par conséquent, les prix moyens du poulet ont augmenté de 27,6% et ceux de la viande rouge ont également augmenté, malgré des importations accrues d’animaux vivants.

Reprise de la demande intérieure

La demande intérieure s’est renforcée avec une hausse de 5% au T3 2024. Bien que les prix alimentaires aient augmenté, le pouvoir d’achat des ménages a été soutenu par des revenus salariaux plus élevés et une augmentation des transferts publics et extérieurs. 

Les dépenses des ménages ont surtout profité aux produits agroalimentaires et aux biens domestiques, contribuant pour 2 points à la croissance économique. 
Les investissements ont également soutenu l’activité avec une progression de 9,6%, notamment grâce à des crédits d’équipement en hausse de 8,9% pour les sociétés privées.

Par ailleurs, l’inflation a légèrement augmenté pour atteindre 1,2%, stimulée par une hausse de 0,7% des prix alimentaires. L’inflation sous-jacente a progressé à 2,4%, due à la hausse des prix des viandes et, dans une moindre mesure, des fruits frais et poissons. 

La baisse des prix des légumes a, cependant, modéré l’inflation. Du côté des produits non-alimentaires, la hausse des prix de l’énergie a ralenti à 4,2%, en raison de la baisse des prix des produits pétroliers.
Pour leur part, les échanges extérieurs ont continué de peser sur la croissance, avec une contribution négative de 2,6 points. 
Les exportations ont augmenté de 11,3%, stimulées par les phosphates, le textile, l’agroalimentaire, et l’aéronautique. Cependant, les importations ont crû de 12,7%, en réponse à une demande intérieure plus forte. 

 

Les acquisitions de biens d’équipement et demi-produits ont particulièrement contribué à cette hausse. 
La facture alimentaire a également été affectée par des achats accrus d’animaux vivants, de blé et de fruits, tandis que la facture énergétique a été portée par les achats de carburants.

Perspectives pour le quatrième trimestre

Au T4 2024, la croissance mondiale devrait ralentir, affectée par la politique monétaire moins accommodante et des tensions géopolitiques. 
En Europe, la croissance prévue est de 1,1%, et aux États-Unis, elle pourrait atteindre 1,8%, malgré un probable ralentissement des dépenses de consommation. 
En Chine, le ralentissement immobilier continue de peser sur l’économie.
Sur le plan national, les exportations devraient croître de 7,6%, tandis que les importations devraient ralentir, à 9,2%. 
La consommation des ménages restera le principal moteur de la croissance, renforcée par des gains de pouvoir d’achat. 

Les investissements devraient ralentir en raison de perspectives internationales moins favorables, mais les projets hydrauliques soutiendront l’investissement public avec une croissance prévue de 5,4% au T4 2024.
La demande intérieure devrait augmenter de 4% au T4 2024. Cependant, les difficultés d’approvisionnement et la fin de la phase de rattrapage des industries extractives limiteront la croissance, en particulier dans les industries chimiques et agroalimentaires. 
La valeur ajoutée manufacturière devrait croître de 2,7%, principalement tirée par la construction et les services. 

La production agricole continuera de se contracter de 4,4%, ce qui soustraira 0,4 point à la croissance globale. Globalement, le PIB devrait croître de 2,5% au T4 2024, après une croissance de 2,8% au trimestre précédent

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