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Inflation : Au galop !

Inflation : Au galop !

Disons-le en des mots simples : l’inflation nous fait les poches. Ce ne sont pas que les Marocains qui en sont victimes. La flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques a créé des pressions inflationnistes un peu partout dans le monde.

Aux Etats-Unis, l’inflation a été au plus haut en 40 ans en février, à 7,9% sur un an, tirée par la hausse des prix de l’essence, obligeant ainsi la Réserve fédérale américaine à rehausser d’un quart de point son taux directeur. Dans la zone Euro, l’inflation a atteint un nouveau record en février (5,8%) sur un an, dopée par la flambée des prix de l’énergie. Et les analystes tablent sur une inflation moyenne de 5% ou plus cette année, en raison de la guerre russo-ukrainienne qui a fait fortement grimper les prix de l’énergie.

Au Maroc, les prix ont pris l’ascenseur depuis belle lurette. Les statistiques de Bank Al-Maghrib nous donnent une idée précise sur l’ampleur du phénomène entamée en 2021, sous l’effet des «pressions d’origine externes liées à la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires et la hausse de l’inflation chez les principaux partenaires économiques».

Ainsi, nous sommes désormais fixés: d’après la Banque centrale, après un taux de 1,4% en 2021, la Banque centrale estime que l’inflation devrait ressortir à 4,7% en 2022 avant de revenir à 1,9% en 2023. De même, sa composante sous-jacente augmenterait de 1,7% à 4,7%, puis décélèrerait à 2,6%. Un taux d’inflation de 4,7%  : cela reste assez inédit pour un pays qui l’a pendant longtemps contenu au-dessous du seuil de 2%.

D’ailleurs, de l’avis des analystes d’Attijari Global Research, «il s’agirait d’un plus haut de 27 ans, soit depuis 1995». Cette perte de pouvoir d’achat, les Marocains la subissent depuis plusieurs mois, malgré le discours rassurant du gouvernement qui brandit à chaque fois, pour contenir la grogne sociale, les 16 Mds de DH mobilisés pour subventionner le gaz butane, le blé et le sucre. Un discours forcément chahuté par cette inflation galopante et persistante qui contraint l’Exécutif à passer à la caisse: le processus de soutien des professionnels du transport routier a été ainsi officiellement lancé hier, mercredi 23 mars.

Environ 180.000 véhicules bénéficieront d’une aide financière qui va de 1.000 à 7.000 DH. Suffisant pour s’offrir une paix sociale ? Avec un litre de gasoil à 12 DH et l’essence à plus de 14 DH, auquel s’ajoutent des prix alimentaires en forte hausse à quelques jours du Ramadan, rien n’est garanti.

 

 

Par D. W

 

 

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