Le département de Baraka vise à travers ce nouveau projet l’autonomie stratégique et la maîtrise complète des compétences techniques du Royaume sur les secteurs de l’eau, du BTP, des infrastructures routières, des ports et de la météorologie.
Le ministre a rappelé la longue expérience du ministère dans la mise en œuvre de projets d’infrastructures routières, portuaires et hydrauliques et dans le secteur de la météorologie. Mais, la mutation rapide et profonde au niveau technologique, le besoin d’adaptation aux changements climatiques, l’émergence de nouveaux domaines techniques prioritaires, mais également l’accroissement des exigences de coût, de délais et de qualité des projets à mettre en œuvre, nécessite la mise en place d’un système capitalisant sur une expertise forte.
«Il faut savoir qu’actuellement au niveau des routes, des ports, de l'hydraulique, etc., nous travaillons beaucoup avec des normes étrangères. Cependant, l’idée c’est de développer nos propres normes parallèlement à la technicité pour pouvoir nous adapter, d’un côté aux évolutions technologiques qui connaissent des mutations rapides, et d’un autre, aux changements climatiques. Notre travail à travers ce complexe technologique ne se limite donc pas à renforcer la technicité au sein du ministère mais il vise essentiellement à veiller à ce qu’on puisse avoir une généralisation de l’expertise nationale dans ces domaines de façon à en faire profiter tout l’écosystème», a affirmé à cette occasion Nizar Baraka.
Et de poursuivre : «Nous travaillons évidemment avec l’Ecole Hassania des travaux publics pour l’amélioration des formations initiales mais aussi avec les instituts techniques spécialisés dans le domaine du bâtiment et des travaux publics ainsi que l’ensemble des académies et des écoles de formation nationales. En outre, nous allons aussi chercher les experts marocains qui sont à l’international pour venir apporter cette expertise. Le but étant de faire bénéficier chaque responsable d’un appui technique par des experts, ce qui nous permettra d’améliorer la décision, les techniques utilisées au niveau de la réalisation d’une route ou d’un barrage. Aussi, développer ce savoir-faire et partager tout cela avec la communauté scientifique à travers des articles de référence en la matière et faire de l’Etat un modèle en matière de souveraineté technologique».
Le plan d’actions prioritaires qui a été présenté, vise donc à renforcer, améliorer et moderniser les dispositifs techniques du ministère de l’Equipement et de l’Eau pour jeter les bases de la mise en place d’une amélioration continue de la performance.
Parmi les principales mesures de ce plan, on retiendra :
1- Renforcer les formations de haut niveau au sein de l’Ecole Hassania des travaux publics (EHTP) pour attirer les meilleurs étudiants et les futurs ingénieurs.
2- Activer des formations en alternance (école-milieu professionnel) à l’ISTP et développer de nouvelles spécialisations en phase avec les nouveaux besoins du pays.
3- Evaluer les performances des collaborateurs du ministère sous l’angle de l’expertise et mettre en place des compléments de formation et un coaching.
4- S’appuyer sur des experts pour apporter le soutien et l’assistance techniques aux responsables du ministère et améliorer leurs performances.
5- Créer des comités scientifiques pour valoriser la vitalité de la recherche appliquée du ministère dans les forums spécialisés internationaux et les publications scientifiques.
6- Organiser une filière technique au sein du ministère permettant d’établir des normes d’accès aux différents niveaux en créant un système incitatif lié à l’expertise en parallèle de la voie administrative.
«Tout ce travail va démarrer en 2024. Il y aura une fondation qui sera créée à cet effet pour accompagner, évaluer, orienter et faire en sorte que nous puissions avoir les appuis nécessaires. Le but est de disposer de cette double possibilité de faire évoluer au sein du ministère à la fois la filière managériale administrative classique et celle technique», a conclu le ministre.