La Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) a lancé vendredi 9 décembre 2022 à Rabat une nouvelle plateforme baptisée «Koun3labal». Elle est dédiée à la protection de la vie privée et au traitement des données à caractère personnel des enfants, adolescents et femmes.
Ladite plateforme à vocation africaine a pour ambition de sensibiliser les enfants, les adolescents, les femmes, les parents et les enseignants sur la vie privée numérique, en matière d’opportunités, dangers, droits et moyens de protection.
Elle vise également à animer la participation des parties concernées à travers l’organisation d’ateliers artistiques, de concours, ainsi que par la mise en place d’espaces ambassadeurs de la vie privée numérique. Aussi, l’encouragement à la recherche et le développement dans le domaine de la protection des données à caractère personnel et de la vie privée numérique auprès, notamment, des enseignants, professeurs et chercheurs.
Pour Omar Seghrouchni, président de la CNDP, «la nouveauté qui caractérise le lancement de cette plateforme est la participation de plusieurs contributeurs africains». Et de souligner : «De par sa position en tant que secrétaire permanent du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), la CNDP a pour ambition de faire intervenir un maximum de partenaires africains pour alimenter cette plateforme et lui conférer une vocation africaine».
«Koun3labal» entend aussi mettre à disposition de la société civile et de tous les acteurs concernés des outils permettant de mieux cibler et sensibiliser les jeunes et les femmes dans leurs activités.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a déclaré que «cette initiative constitue une étape importante dans le chantier de protection de données à caractère personnel en général, notamment chez les enfants».
Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de protéger les données à caractère personnel des enfants placés dans les centres de protection de l’enfance relevant du ministère, au regard de la vulnérabilité de leur condition, leur faible niveau de scolarité et l’absence de l’encadrement familial.
De son côté, Leila Rhiwi, la représentante d'ONU Femmes au Maroc, a affirmé que «si les nouvelles technologies d’information et de la communication permettent d’accéder au savoir et à la culture, de nous permettre d'entrer en relation et libérer la parole, elles constituent également un terrain fertile pour les nouvelles formes de violence à l’encontre des femmes et des filles».
La cérémonie de lancement a connu la signature de trois conventions de partenariat «Plateforme Koun3labal» dont les signataires sont le CNDP, les deux ministères à savoir le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, et l’Académie régionale d’éducation et de formation de Rabat-Salé-Kénitra.
En rappelant qu’Internet est un outil permettant de promouvoir la connectivité, de renforcer l’inclusion sociale et favoriser la croissance économique, Marguerite Ouédraogo Bonané, présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) du Burkina Faso, fait savoir qu’en raison du «mésusage des outils numériques et de l’absence de mesures de protection appropriées, les enfants font encore l’expérience de violences, d’exploitation au quotidien et dans tous les pays. Un état de fait à la suite duquel les Etats se sont vu dans l'obligation de mettre en place des législations afin de mieux protéger cette frange vulnérable de la population».
