La participation de la diaspora marocaine au développement économique, social et culturel est l’un des principaux défis auxquels le Maroc est confronté. La mise à l’agenda politique des besoins de la communauté marocaine à l’étranger a suscité plusieurs initiatives nationales.
La Maison de la diaspora marocaine est l’une de ces initiatives qui ont été fixées comme objectif de veiller à une intégration en bonne et due forme des Marocains du monde (MDM). Sous le thème «Un nouvel élan pour une diaspora active et engagée», cette nouvelle ONG a tenu une conférence mardi 31 janvier 2023 durant laquelle elle a officialisé son lancement.
Jamal Belahrach, président-fondateur de la Maison de la diaspora marocaine, définit celle-ci comme un espace physique de rencontre et d’accompagnement. Il s’agit, selon lui, d’un catalyseur au service d’une communauté et d’un projet pour créer un lien et un ciment communs. «Nos ambitions à travers ce nouveau projet sont multiples. Nous souhaitons entre autres être une force de proposition et un espace fédérateur en plus de faciliter l’intégration économique et sociale au Maroc des membres de la diaspora, sensibiliser la diaspora à la stratégie de développement économique du Maroc, créer un réseau mondial et constituer des groupes d’influence efficaces», affirme-t-il.
La cérémonie de lancement a réuni des membres de la diaspora, des acteurs institutionnels, publics et privés ainsi que la société civile afin d’échanger sur les enjeux de l’intégration de la diaspora dans le développement du Maroc et les outils nécessaires à cette intégration.
Pour Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, «Casablanca et d’autres régions marocaines dans un second temps ont besoin de lieux d'accueil, d'accompagnement et de suivi des Marocains de toutes sortes et de toutes provenances et cette initiative qu’est la Maison de la diaspora marocaine va leur permettre une meilleure insertion dans notre société. Ladite insertion n’est évidemment pas automatique, d’où la nécessité d’une passerelle pour accompagner ce retour. Il est important d’approfondir le lien entre les nouvelles générations des MDM et le Maroc et cet approfondissement se passe fondamentalement par la culture. Autre chose, la question de la contribution des MDM au développement du Maroc passe par un déminage des représentations et un changement de toutes les fausses perceptions», explique-t-il.
De son côté, Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), estime que pour garantir une meilleure intégration de la diaspora marocaine, «il est essentiel de mieux comprendre et connaître ces MDM, mieux servir et renforcer la protection des droits et de la dignité de ces derniers, soutenir et encourager la contribution des talents expatriés au développement du Royaume et enfin co-construire avec les MDM des liens innovants qui démultiplient leurs succès et étendent le rayonnement de notre pays».
La contribution des MDM à la croissance économique du Maroc se traduit entre autres par un investissement productif. Or, la promotion de ces investissements devrait être encadrée par un certain nombre de mesures. «Il nous faut tout d’abord mieux connaître les MDM et les segmenter pour adopter une démarche personnalisée en fonction de leurs différents profils. Vient ensuite l’étape de l’orientation et pour cela, nous fournissons toute la documentation nécessaire pour les guider et les encourager à investir davantage dans leur pays. La communication est tout autant essentielle. A cet effet, nous recueillons leurs besoins et les problématiques rencontrées sur le terrain tout en les informant des opportunités d’investissement et des dispositifs existants à l’instar de la nouvelle charte de l'investissement. Il est enfin de notre devoir de les accompagner sur le terrain en leur facilitant l’acte d’investir et enfin les soutenir financièrement», détaille Hicham Chaoudri, directeur de l’Investissement au ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques.