«Est-il indispensable que tous les Marocains, hommes et femmes, prennent une part active à la dynamique de développement. C’est pourquoi nous insistons une fois encore sur la nécessité que la femme marocaine apporte son plein concours dans tous les domaines». Il s’agit là de l’un des messages forts du discours royal du 30 juillet dernier, prononcé à l’occasion du 23ème anniversaire de l’accession du souverain au Trône.
Au cours de cette dernière décennie, le Maroc a connu une véritable dynamique en faveur de la promotion de l’égalité de genre. En revanche, l’intégration de la femme dans l’activité économique demeure encore limitée. Selon les statistiques du Haut-commissariat au plan (HCP), qui datent du 8 mars 2022, 8 femmes sur 10 restent en dehors du marché du travail. D’après la même source, le taux d’activité des femmes est dans un trend baissier. Alors que ce taux s’élevait à 30% au début des années 2000, il est aujourd’hui de près de 21%.
Comme souligné par plusieurs études, la femme joue un rôle clé dans le progrès économique et social de toute une nation, d’où la nécessité d’améliorer son insertion professionnelle. A cet égard, la 5ème édition du Morocco Today Forum (MTF), organisée le 2 décembre 2022 à Casablanca, par le groupe Le Matin, a été placée sous le thème : «La femme, actrice incontournable du développement au Maroc».
Cet événement a été l’occasion de lever le voile sur les obstacles qui entravent le développement de la condition de la femme marocaine et d’expliquer comment les leviers conceptuels, notamment le cadre législatif, les infrastructures, les politiques publiques, les technologies et la communication et sensibilisation, permettraient de donner à la femme marocaine la place qui lui va de droit et d’en faire un véritable pilier du développement au Maroc.
Dans son allocution à distance, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a d’abord mis la lumière sur les réalisations du Royaume en termes de promotion des droits de la femme, notamment pendant ces deux dernières décennies. Dans ce sens, il a relevé la forte présence de la femme sur la scène politique, notant que le gouvernement actuel comporte six femmes ministres, contre une seule en 2016. Il a ajouté, dans ce cadre, que cela garantit aux femmes l’accès au pouvoir et à la prise de décision.
Dans le même ordre d’idées, le Chef du gouvernement a mis l’accent sur la représentation de la femme dans la Chambre des représentants, qui a connu une hausse considérable, en atteignant un total de 96 députées en 2021, soit le quart de la première Chambre, contre 81 députées en 2016.
De son côté, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aouatif Hayar, a rappelé que le Royaume a adopté une série de lois qui visent à atteindre une égalité entre les femmes et les hommes dans les hautes fonctions, faisant savoir que la représentation féminine dans les administrations publiques est passée entre 2012 et 2021 de 37,6% à 42% au niveau de l’emploi dans le secteur public et de 10,38% à 17,52% pour les hautes fonctions de gestion et de 16,21% à 25% pour les fonctions de responsabilité.
Dans cette même perspective, la ministre a souligné que des classements mondiaux ont montré les avancées notoires du Maroc en matière du respect des droits des femmes. Dans ce sens, elle a fait observer que selon le rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 2022, le Maroc figure dans le top 10 des pays ayant enregistré des progrès significatifs en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, contrairement à plusieurs pays qui ont enregistré des tendances inverses.
Intervenant dans le cadre d’un panel intitulé «L’insertion économique des femmes, «un must» pour l’édification du Maroc Inclusif», le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, s’est penché sur les fondamentaux et les piliers pour promouvoir l’insertion économique de la femme. Relevant que le Maroc est en retard en matière de travail des femmes. Sekkouri a souligné l’importance des réformes de fond pour pouvoir pallier cette situation, notant que celles-ci passent par le Code du travail et sont prévues pour juillet 2023.
Pour sa part, Mohamed Dardouri, wali coordinateur national de l’INDH, qui intervenait lors d’un panel dédié à l’éducation et la formation de la femme comme étant une clé pour un Maroc prospère, a indiqué que l’INDH place les problématiques liées à la femme au cours de sa stratégie, notamment en ce qui concerne l’éducation depuis le préscolaire, l’accompagnement des jeunes filles rurales au niveau de l’éducation et l’inclusion économique de la femme.
Cette 5ème édition du Morocco Toray Forum a également connu l’organisation d’un panel consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes. Une rencontre au cours de laquelle les différents participants ont échangé sur les différentes formes de violences et de discriminations, les facteurs favorisant leur incidence, ainsi que les mesures opérationnelles pour diminuer les vulnérabilités, favoriser l’autonomisation et s’affranchir de la violence.