Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a pris part à l’édition 2020 du séminaire annuel de l’Organisation Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU- Monde), qui s’est tenue du 24 au 28 février à Tanger afin de discuter des politiques de cohésion territoriale, de l'équité et de l'agenda des villes intermédiaires.
C'est la première fois que cet événement est organisé en dehors de Barcelone qui abrite le siège de l’organisation.
«Notre défi commun est d’ériger les villes intermédiaires en moteurs de croissance économique, de créativité, d’innovation et d’attraction où toutes les dimensions du développement urbain durable doivent être prises en compte d’une manière intégrée, résiliente et inclusive», a déclaré Bouchareb.
Et d'ajouter que «dans ce cadre, le potentiel qu’offre la diversité socioéconomique et culturelle au niveau de ces villes devrait être investi pleinement.
Les stratégies d’innovation devront aborder les questions organisationnelles et institutionnelles.
De même, de nouvelles formes de gouvernance sont nécessaires pour appréhender la complexité des défis futurs».
Le Séminaire annuel de CGLU est un exercice interactif annuel qui rassemble les différentes parties du réseau de CGLU et ses partenaires clés afin de définir des synergies dans les programmes de travail.
Cette Retraite 2020 marque le début de la nouvelle présidence de CGLU qui intervient suite au Congrès de Durban qui a propulsé Mohamed Boudra à la tête de cette organisation.
«Mon objectif est de renforcer les alliances externes de CGLU, de renforcer nos engagements internes, d’étendre le réseau et de continuer à définir un agenda politique qui aide les gouvernements locaux à répondre aux enjeux de notre temps», a souligné Boudra, président de CGLU, maire d’Al Hoceima et président de l’Association marocaine des présidents de conseils communaux (AMPCC).
Durant 5 jours, cet événement s’est centré sur les programmes conjoints et la co-création de l’agenda de l’Organisation pour la décennie.
Une attention particulière a été portée sur le renforcement des synergies par le biais des vagues d’actions et la définition des Local4Action hubs, précise CGLU Monde.
«Je suis persuadée qu’à travers la CGLU, en tant qu’espace de débat et de benchmark international, le partage des bonnes pratiques, en matière de gestion des territoires et des villes, sera facilité afin de concevoir des stratégies d’interventions pertinentes et réaliser, par conséquent, les progrès souhaités en matière de développement durable des territoires», a fait valoir la ministre.
Elle a aussi, dans son discours d'ouverture, mis l’accent sur les réalisations du Maroc en matière de planification stratégique en milieu urbain, en concordance avec ses engagements internationaux et sa réforme constitutionnelle, et dans une perspective de politique de régionalisation avancée, de déconcentration administrative et d’implémentation d’un nouveau modèle de développement pour les territoires.
«Notre pays est conscient de l’importance des villes en général, et de la strate des villes intermédiaires en particulier, notamment en termes de valeur ajoutée qu’elles peuvent apporter dans la conception du nouveau modèle de développement pour les territoires et la mise en œuvre des ODD.
C’est à leur niveau qu’il est nécessaire de rechercher des réponses aux multiples défis que posent aujourd’hui la globalisation, l’efficacité économique, la cohésion sociale et l’amélioration du cadre et de la qualité de vie de la population», précise-t-elle.
Les villes abritent aujourd’hui plus de 62% de la population urbaine et périurbaine, produisent 75% du PIB et drainent 70% des investissements.
Le ministère, dans sa vision prospective développée à l’horizon 2050, érige les villes intermédiaires comme étant des maillons stratégiques des systèmes urbains régionaux qui structurent l’armature urbaine marocaine.
Ainsi, dans le cadre de l'élaboration du Schéma National de l’Armature Urbaine (SNAU), le ministère a mis l’accent sur l’amélioration du niveau de compétitivité et d’attractivité de ces cités de manière à les repositionner en tant qu’espace de redéploiement pour les métropoles et en tant que véritables moteurs du développement régional et facteurs de résilience dans le réseau urbain national.
Le Royaume a également entrepris une réforme en profondeur de sa politique d’aménagement du territoire visant à favoriser le développement économique des territoires dans un souci d’équité sociale et de durabilité des ressources, conformément aux hautes orientations royales à l’occasion du Forum des ministres arabes en décembre 2017 et qui appellent à «l’élaboration d’une vision commune autour d’un système intégré d’aménagement du territoire.
Par sa nature prospective, ce système aura pour finalité de rationnaliser l’exploitation du territoire et la gestion des ressources disponibles, de telle sorte qu’il puisse contribuer à rétablir l’équilibre du tissu urbain».
En effet, le Maroc a élaboré un arsenal d’outils de planification stratégique en milieux urbains, adaptés à la dynamique de ses territoires et en phase avec le rythme de développement socio-économique, culturel et politique du pays.