On a la vague impression que tout le monde est à l’arrêt du bus en ce moment au Maroc. Un bus qui, justement, n’est pas encore arrivé, laissant tout ce beau monde en rade.
Ils attendent. Patiemment. Rongés par une forme de malaise. Peut-être par une inquiétude naissante.
Car ce bus, où nous mènera-t-il d’ailleurs ? Vers l’inconnu ? Vers une destination meilleure ?
On ne saurait répondre à ces interrogations pour le moment.
Et cette incertitude nourrit, à juste titre, le climat d’attentisme qui règne actuellement.
Une atmosphère accentuée par ailleurs par la morosité économique actuelle, dont le principal baromètre reste la pluviométrie qui drive la campagne agricole.
Et pour la saison 2018/2019, la météo s’est comportée en vilain petit canard, avec pour conséquence une récolte céréalière estimée à 52 millions de quintaux par le ministère de tutelle et un recul de la valeur ajoutée agricole de 4,7%.
In fine, la croissance de l’économie nationale s’établirait à 2,7% en 2019, après 3% un an auparavant, selon les estimations de Bank Al-Maghrib.
Un taux qui reste relativement faible au regard des besoins de l’économie, qui traine comme un boulet un taux de chômage tournant autour de 10%.
Résignés les citoyens ? Un peu peut-être.
Mais on peut d’ores et déjà leur donner un peu d’espoir : ce sera mieux en 2020, même si cela ne va pas résoudre la problématique structurelle du chômage.
La Banque centrale table en effet sur une amélioration de la croissance à 3,8% quand, de son côté, le Centre marocain de conjoncture, beaucoup plus optimiste, prévoit 4,6%.
Autre motif d’espoir : il y aura bientôt du sang neuf parmi ceux qui sont aux affaires, à travers notamment le remaniement ministériel en cours et le renouvellement des postes de responsabilité au niveau de l’Administration.
Il faut seulement espérer que tout cela va contribuer à donner ce coup d’accélérateur dont a tant besoin le Royaume dans son processus de développement.
Quittons donc l’arrêt du bus et prenons le TGV !