• Eriger le digital en levier clé du développement socioéconomique via la stratégie nationale de transition numérique «Maroc Digital» 2030, telle a été l’affirmation faite par la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, à la Chambre des représentants, ce lundi.
Tout au long de sa présentation, plusieurs points ont été évoqués. Il s’agit de l’allocation d’un budget pour la réalisation des chantiers définis par la stratégie nationale; le suivi de l’indice de développement numérique; l'accompagnement de la simplification des procédures administratives relatives à l'investissement; le projet de développement d'une plateforme numérique commune d'interconnexion et l'infrastructure numérique.
Dans sa présentation faite en référence des remarques relevées dans le rapport de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) sur «La transition numérique : un pilier fondamental pour combattre la corruption», la ministre a indiqué qu’un budget conséquent sera alloué. Il servira à l’activation des chantiers de la Stratégie nationale de transition numérique élaborée selon une approche largement participative couvrant les différents partenaires institutionnels.
Plus de 600 services publics sont disponibles sur Internet, dont 300 dédiés aux citoyens et plus de 200 aux entreprises, tandis que 100 services s'adressent aux administrations publiques. «Consciente de l'impact positif de la numérisation de l’Administration dans le domaine de la lutte contre la corruption, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption comprend un programme spécial relatif à l’administration numérique, dont le taux d'achèvement a atteint 74%. Il vise à améliorer les services électroniques, limiter les contacts directs entre l'usager et le fonctionnaire et consacrer la transparence dans les échanges administratifs, ainsi que la proximité dans la prestation de services», a souligné la ministre.
Concernant le suivi de l'Indice de développement de l'administration numérique, il est à noter que le classement du Maroc est appelé à s’améliorer au cours de l’année 2024. Et ce, en tenant compte des travaux minutieux qui avaient été amorcés en 2023 sur les réalisations, les acquis et la vision de l’administration numérique avec l’apport de tous les départements publics.
Pour l'accompagnement de la simplification des procédures administratives relatives à l'investissement, une réduction en moyenne de plus de 45% du nombre de documents requis des investisseurs au titre de 22 procédures administratives sera instaurée. De plus, une série de campagnes de sensibilisation sera menée au niveau régional afin d'introduire la nouvelle formule simplifiée et mettre à jour la plateforme numérique des Centres régionaux d'investissement.
Elle a fait état, par ailleurs, d’un projet important d'échange électronique de données à travers le développement d'une plateforme numérique commune d'interconnexion. Non sans souligner l'élargissement de l’éventail des cas d'utilisation de cette plateforme à travers le développement de nouveaux usages. Les plus importants sont le projet de Registre social unifié (RSU) dont les opérations s’élèvent à 170.000 par jour et le projet de généralisation de l’Assurance maladie obligatoire à 307.000 par jour. Et ce, selon les statistiques d'utilisation de la plateforme jusqu'en août 2023, présentées par Ghita Mezzour devant les membres de la commission parlementaire.
En ce qui concerne l'utilisation de l'identité numérique, la ministre s'est attardée sur le service d'identification électronique et d’authentification, indiquant que le ministère s’engage à accompagner les administrations dans l'adoption de cette plateforme, développée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) au profit des usagers des services numériques, outre la préparation d’un projet de décret portant sur la généralisation de l'identité nationale numérique.
Pour ce qui est de l'infrastructure numérique, elle a relevé que des efforts seront déployés pour améliorer la couverture du réseau et la qualité des communications dans les zones reculées, soulignant que des mesures ont été prises à cet égard.
Par ailleurs, la ministre a affirmé que le Maroc dispose d'un arsenal législatif et réglementaire solide dans le domaine du numérique. Elle a annoncé que d’autres textes de loi et règlementaires dans le secteur numérique sont à venir.