Dans le cadre de la dynamique du rapprochement entre le Maroc et l’Espagne et l’ouverture de nouveaux horizons des relations bilatérales entre les deux pays voisins, le Groupe ISCAE, en collaboration avec le Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES) et HEFI ont organisé, mercredi 29 juin à Casablanca, la première édition de l’Année d’Espagne.
Placé sous le thème «L’entreprise familiale, un modèle de leadership authentique», cet évènement de grande envergure a été présidé par Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, en présence de SE Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Maroc.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a mis en avant l'importance de la coopération académique entre le Maroc et l’Espagne pour promouvoir les relations économiques, notant la nécessité d'une nouvelle génération de managers ayant une connaissance mutuelle de la culture des deux pays et d'un double diplôme pour consolider davantage ces relations.
Et de poursuivre : «Cet événement s'est focalisé sur l’entreprise familiale, en tant que modèle de leadership authentique, vu la place capitale de ce genre d'entreprises aussi bien au Maroc qu’en Espagne et les défis auxquels elles font face notamment en termes de la relève entre les générations et le développement de ces entreprises»
Pour sa part, SE Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez a souligné que «la thématique choisie par l’ISCAE est une thématique qui met en exergue une réalité qui existe dans nos deux pays. L’entreprise familiale en Espagne représente à peu près 67% de l’emploi et 57% du PIB, ce qui démontre à quel point celle-ci est importante avec 1,1 million d’entreprises familiales en Espagne qui sont structurées autour de l’Institut des entreprises familiales. SM le Roi Felipe VI attache une énorme importance au maintien de l’entreprise familiale comme maillon essentiel de la permanence et de la continuité de l’effort entrepreneurial entrepris depuis des décennies voire des siècles dans notre pays. Travailler dans l’idée de protéger l’entreprise familiale, c’est travailler dans l’idée de protéger les noyaux les plus durs de ce qui est la création de l’emploi et des richesses dans nos pays respectifs».
Cette initiative, organisée en parallèle avec le 2ème symposium international sur l’Organisation innovante et positive, entre aussi en droite ligne avec le modèle et la mission prônée par le Groupe ISCAE qui se positionne en tant qu’acteur de développement économique et social du Maroc et de l’Afrique et dans la démarche de décloisonnement entre le monde de l’enseignement et celui des affaires.
Nada Biaz, DG du Groupe ISCAE, a ainsi affirmé que «l’ISCAE a toujours été un lieu de débat et de discussion autour de thématiques d’actualité en l’occurrence celle de l’entreprise familiale, les enjeux et les défis qu’elle a à relever en matière de gouvernance, de réglementation et de transmission. Le choix de ce thème pour célébrer les relations Maroc-Espagne n’est pas fortuit. Il part de l’expérience de nos deux pays où les liens familiaux sont forts et puisent leur force dans une tradition à la fois ancrée dans nos pratiques religieuses, dans nos inconscients, mais qui doit néanmoins pouvoir s’adapter à l’évolution générationnelle».
En ce qui concerne l’entreprise familiale contemporaine, Abdelkader Boukhriss, membre du Conseil d’administration de la CGEM, a rappelé que celle-ci a «émergé pendant la période post-protectorat grâce à un certain nombre d’événements et de décisions politiques. L’une des premières décisions politiques était la marocanisation qui a permis à beaucoup de familles de pouvoir prendre le capital dans certaines activités et c’est grâce à un deuxième phénomène qui est la privatisation que certaines familles ont pu prendre le contrôle de certaines affaires. On ne peut pas nier que l’entreprise familiale marocaine a une certaine authenticité et une certaine existence à travers les âges et les temps avec un cadre réglementaire qui est actuellement un peu moins rigide et qui, je l’espère, sera maintenue par nos politiques. Car, en effet, il ne faut pas considérer l’entreprise comme étant une source de trésorerie mais plutôt comme étant un levier économique et social».
A cette occasion, un mémorandum d’entente a été signé entre l’ISCAE et l'ESADE Business School (Espagne).
M. B.