Economie Tout voir

IDE : «Un environnement fiscal compétitif peut attirer davantage d'investisseurs étrangers»

IDE : «Un environnement fiscal compétitif peut attirer davantage d'investisseurs étrangers»

 

Depuis le début de l'année, les investissements directs étrangers affichent une croissance significative de 13,1 MMDH.

Le Chef du gouvernement affirme qu’il s’agit d’un «niveau record pour le Royaume».

Entretien avec Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich, expert-comptable, juge près la Cour internationale de résolution des différends «Incodir» à Londres, et consultant international auprès de l'Ordre mondial des experts internationaux à Genève.

Propos recueillis par Ibtissam.Z

 

LaQuotidienne : Le niveau des IDE a atteint un niveau record avec plus de 13 milliards de Dhs. Qu’est-ce qui explique cette hausse ?

Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich : La hausse des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, atteignant plus de 13 milliards de dirhams, peut être expliquée par plusieurs facteurs convergents :

- Le Maroc a entrepris des réformes significatives pour améliorer son climat des affaires. Cela inclut la simplification des procédures administratives, la lutte contre la corruption et l'amélioration de la transparence.

- La stabilité politique et économique du Maroc est un facteur attractif pour les investisseurs étrangers. Un environnement stable réduit les risques associés aux investissements.

- Le gouvernement marocain a mis en place plusieurs incitations fiscales et programmes de soutien pour attirer les investisseurs. Cela inclut des exonérations fiscales, des réductions d'impôts et des subventions pour les projets stratégiques.

- Le Maroc a signé plusieurs accords de libre-échange avec des partenaires internationaux, facilitant ainsi l'accès aux marchés étrangers et augmentant l'attractivité du pays pour les investisseurs.

LQ : Quelle lecture faites-vous des raisons invoquées par le Chef du gouvernement ? Y a-t-il une cohésion … ?

Me A.E.K.B : Le Chef du gouvernement a mis en avant plusieurs raisons pour expliquer la hausse des IDE, notamment :

- Le gouvernement a entrepris des réformes économiques pour libéraliser le marché, améliorer la compétitivité et attirer les investissements. Ces réformes incluent la modernisation des infrastructures, la diversification de l'économie et la promotion de l'innovation.

- Des secteurs comme les énergies renouvelables, l'automobile, l'aéronautique et les technologies de l'information ont connu une croissance rapide. Ces secteurs offrent des opportunités lucratives pour les investisseurs étrangers.

- Le Maroc a noué des partenariats internationaux avec des pays et des entreprises leaders dans divers secteurs. Ces partenariats renforcent la crédibilité du Maroc comme destination d'investissement.

Concernant la cohésion, il est crucial que les déclarations du Chef du gouvernement soient cohérentes avec les politiques mises en œuvre. Une cohésion forte entre les discours officiels et les actions gouvernementales renforce la confiance des investisseurs et peut expliquer en partie le succès observé.

LQ : Le niveau des investissements étrangers devrait encore progresser surtout avec les partenariats signés récemment, à savoir l’hydrogène vert ou encore les Gigafactories (batteries électriques). Qu’en pensez-vous ?

Me A.E.K.B : Les partenariats récents dans des secteurs innovants comme l'hydrogène vert et les Gigafactories pour batteries électriques sont extrêmement prometteurs. Plusieurs raisons se profilent à l’horizon :

 A commencer par la place qu’occupe Maroc dans les secteurs dits innovants. Il se positionne comme un leader dans la transition énergétique en investissant dans des technologies durables comme l'hydrogène vert. Cela attire des investissements étrangers dans des projets à forte valeur ajoutée.

En ce qui concerne, les Gigafactories pour batteries électriques, celles-ci représentent des investissements dans des technologies de pointe. Ces projets attirent des capitaux étrangers et renforcent la position du Royaume dans la chaîne de valeur mondiale des technologies vertes.

Il ne faut pas oublier que les partenariats et investissements génèrent des emplois qualifiés, stimulant ainsi la croissance économique locale. Ils jouent également un rôle crucial dans le développement des compétences et la formation de la main-d'œuvre locale. De plus, le Maroc dispose d'un capital humain considérable, ce qui attire les investisseurs étrangers et fait du pays une destination privilégiée pour les affaires.

Par ailleurs, en signant des partenariats avec des leaders mondiaux dans des secteurs innovants, le Maroc renforce son attractivité internationale. Cela peut attirer davantage d'investissements étrangers à l'avenir.

L'accent doit être mis également sur les technologies vertes et durables en ligne avec les objectifs de développement durable. Cela attire des investisseurs qui sont de plus en plus sensibles aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Le Maroc est perçu comme une porte d'entrée vers l'Afrique, ce qui est particulièrement attractif pour des pays comme la Chine par exemple. Les investisseurs étrangers voient le Maroc comme une plateforme stratégique pour accéder aux marchés africains en pleine croissance.

Toutefois, pour maximiser ces avantages et attirer encore plus d'investissements, le gouvernement marocain doit mettre l'accent sur une réforme fiscale plus structurée. Voici quelques suggestions qui me semblent intéressantes :

-Offrir des exonérations fiscales spécifiques pour les secteurs stratégiques et les projets à forte valeur ajoutée. Cela pourrait inclure des exonérations temporaires pour les nouvelles entreprises ou des réductions d'impôts pour les investissements dans les technologies vertes.

-Réduire les taux d'imposition pour les entreprises, en particulier pour celles qui investissent dans des secteurs prioritaires. Un environnement fiscal compétitif peut attirer davantage d'investisseurs étrangers.

- Simplifier les procédures fiscales pour réduire la bureaucratie et les coûts administratifs pour les entreprises. Cela peut inclure la digitalisation des services fiscaux et la réduction des formalités administratives.

- Assurer une plus grande transparence et prévisibilité dans les politiques fiscales. Les investisseurs étrangers sont plus susceptibles d'investir dans un environnement où les règles fiscales sont claires et stables.

LQ : La neutralité diplomatique et politique du Maroc joue un rôle crucial dans l'attraction des investissements étrangers. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi cette neutralité est bénéfique pour l'investissement étranger ?

A.E.K.B : Effectivement, la neutralité diplomatique et politique du Maroc joue un rôle capital dans l'attraction des investissements étrangers et cela pour des raisons multiples :

 Tout d’abord, la neutralité diplomatique et politique contribue à la stabilité intérieure du pays. Les investisseurs étrangers recherchent des environnements stables et prévisibles pour leurs investissements.

La confiance des investisseurs est primordiale, une politique étrangère neutre rassure les investisseurs en minimisant les risques de conflits et de tensions internationales qui pourraient affecter leurs investissements.

La neutralité permet au Maroc de signer des accords internationaux avec divers partenaires sans être perçu comme aligné avec un bloc ou une alliance particulière, augmentant ainsi les opportunités d'investissement.

En somme, la neutralité diplomatique et politique, combinée à une réforme fiscale bien structurée et aux autres avantages existants au Maroc, pourrait grandement améliorer l'attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, contribuant ainsi à une croissance économique soutenue et inclusive.

Articles qui pourraient vous intéresser

Samedi 23 Novembre 2024

COP29 : Le Fonds pour les pertes et dommages officiellement opérationnel

Vendredi 22 Novembre 2024

Vague de froid au Maroc : Lancement de l’opération "Riaya 2024-2025"

Vendredi 22 Novembre 2024

Royal Air Maroc et GOL Linhas Aéreas concluent un accord de partage de codes

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required