Si le Maroc est parvenu à réaliser une évolution notable dans des secteurs stratégiques tels que l'aéronautique ou l’agroalimentaire, il n’en demeure pas moins qu’il lui reste quelques défis à relever afin de mieux se positionner sur l’échiquier mondial.
L’Institut royal des études stratégiques (IRES) a publié récemment une étude intitulée «l’avenir des métiers mondiaux au Maroc» dans l’objectif d’en cerner les enjeux pour le Royaume, et proposer une montée une puissance dans lesdits métiers.
S’étant inscrit durablement dans les chaînes de valeur des six métiers mondiaux du Maroc, les réformes et les plans successifs, entrepris par le Maroc, ont eu un impact positif sur la perception des investisseurs internationaux concernant la destination «Maroc».
Parmi les six métiers mondiaux du Maroc, certains secteurs, comme le textile et l’agroalimentaire, représentent des secteurs historiques, qui ont permis de fournir l’essentiel des exportations marocaines sur les marchés européens pendant des décennies. D’autres, comme «l’offshoring», l’automobile et l’aéronautique, sont des métiers plus récents, indique l’IRES.
Automobile
L’industrie automobile représente un secteur-clé de l’économie marocaine. Elle englobe, selon les données indiquées dans l’étude, 183 unités industrielles réparties entre Tanger (43%), Casablanca (39%) et Kénitra (7%) avec un taux d’intégration de 50%. Le volume de production est de 402.085 véhicules en 2018, soit une augmentation de 6,7% par rapport à l’année 2017 (376.826).
En termes d’exportation, le secteur de l’automobile représente 29% des exportations totales du pays. L’essentiel du chiffre d’affaires à l’export (85%) du secteur est produit au Maroc. C’est le premier exportateur du pays depuis 2014 devant le secteur agricole et les phosphates. L’Europe absorbe 80% des véhicules exportés par le Maroc. La Turquie (8%) et les pays arabes (5%) sont les deux autres destinations majeures.
Par ailleurs, le «Brexit» a engendré une perte de compétitivité pour les produits marocains à cause de la dépréciation de la Livre sterling et un effet de substitution aux importations sur les produits industriels fabriqués au Royaume-Uni, par exemple le câblage automobile.
Aéronautique
Les perspectives du marché restent énormes et inchangées. Le Maroc est bien positionné sur la carte aéronautique mondiale. Néanmoins, le document de l’IRES alerte sur une rupture considérable sur le plan technologique, laquelle nécessiterait une restructuration profonde et une révolution au niveau des moteurs. L’obligation de la réduction des émissions de CO2 pousse les entreprises du secteur à chercher des sources alternatives avec le passage à l’hydrogène en 2035. C’est l’un des défis majeurs de l’industrie aéronautique mondiale, en général et, marocaine, en particulier.
Agroalimentaire
En ce qui concerne le secteur de l’agroalimentaire, ce dernier contribue actuellement à plus de 25% du PIB. Il représente environ 27% de l’ensemble des unités industrielles et emploie 153.000 personnes, soit 22% de l’effectif industriel global.
La même source affirme que les principaux défis pour le secteur sont ces nouvelles tendances au niveau mondial qui concernent le bio, les substituts de viande, la réduction des emballages, le recyclage, les biomatériaux et biotechnologies industriels… Cet état de fait entraîne alors une augmentation des coûts de production et donc des prix.
En somme, l’IRES suggère de développer des politiques destinées à fertiliser les impacts économiques et sociaux des métiers mondiaux, créer un cadre gouvernemental et/ou institutionnel, qui guide les principaux acteurs politiques et économiques dans leurs processus de prise de décision. En sus d’encourager la mise en place d’écosystèmes industriels innovants 4.0 et «décarbonés» destinés à prendre le virage de la «décarbonation».