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Maroc : Quelque chose ne va pas

Maroc : Quelque chose ne va pas

Crise sanitaire, sécheresse, inflation…, les problèmes à gérer par le gouvernement se suivent sans forcément se ressembler. Mais ils produisent, au final, les mêmes effets en ce qu’ils sapent le moral des ménages et installent une sorte de morosité pesante.

Aujourd’hui, il y a comme un profond malaise social dont les miasmes se disséminent un peu partout, n’augurant rien de bon pour ceux qui sont aux affaires. Et pour un gouvernement, il n’y a rien de plus déstabilisant qu’une colère sociale. Car on ne sait pas trop comment elle va se manifester ni se terminer. Et cette colère sociale monte.

De plus en plus. Entretenue par cette lassitude inhérente à la pandémie qui, quoi qu’on dise, est toujours là, mais surtout par un environnement socioéconomique délétère, marqué entre autres par l’inflation, qui rogne sérieusement le pouvoir d’achat des ménages. Et des avertissements, l’Exécutif en reçoit.

Le 20 février dernier, plusieurs manifestations ont eu lieu dans différentes villes du Royaume pour dénoncer la hausse des prix des carburants et des produits alimentaires. Lundi 7 mars courant, les transporteurs routiers ont appelé à une grève de trois jours, tout en dénonçant «l’inaction du gouvernement» face aux «problèmes causés par la flambée des prix des carburants».

Quelques jours auparavant, soit le 3 mars, une manifestation des enseignants contractuels à Rabat, qui exigent leur intégration dans la fonction publique, a été violemment dispersée par les forces de l’ordre.  Moins bruyants, les médecins du privé protestent également : du 3 au 10 mars, ils ont décidé d’arborer un brassard pour dénoncer les montants des cotisations relatives à l’assurance-maladie. Les fronts sociaux se multiplient donc. Mais en face, le gouvernement peine visiblement à apporter les bonnes réponses à toutes ces revendications. Il faudra pourtant qu’il s’emploie à éteindre les feux avant qu’il ne soit trop tard.

Et il ne s’agira pas seulement d’administrer un calmant social ponctuel pour faire taire ces voix braillardes et gommer ce malaise ambiant. L’origine de ce malaise semble être en effet beaucoup plus profonde. Elle puise ses racines de cette distance qui se creuse de plus en plus entre le gouvernement et les citoyens, par la faute d’un Exécutif qui nourrissait beaucoup d’espoir, mais dont le bilan est jugé pour l’instant très mitigé, 6 mois après sa prise de fonction. Et, aujourd’hui, cette distance prête foi à la méfiance, voire à la défiance. Oui, quelque chose ne va pas.

 

Par D. William

 

 

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