Le Maroc ambitionne de faire du tourisme durable un levier stratégique de développement équilibré et inclusif, a affirmé, mercredi à Ifrane, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor.
S’exprimant à l’ouverture de la Conférence internationale sur le tourisme durable, organisée sous le thème "Quelles perspectives pour le tourisme vert ?", Ammor a relevé que le secteur, qui accueille aujourd’hui plus de 17 millions de visiteurs par an, doit désormais s’interroger sur son impact environnemental, ajoutant que la ville d’"Ifrane illustre parfaitement le défi de renforcer l’attractivité touristique tout en préservant l’authenticité et l’environnement".
A cet égard, la ministre a rappelé que le tourisme mondial a connu de profondes mutations depuis la pandémie de la Covid-19, les voyageurs recherchant désormais authenticité, durabilité et diversité culturelle, soulignant que dans ce sens, la part des touristes venant au Maroc pour vivre des expériences durables est passée de 5 % en 2019 à 10 % en 2024.
Ammor a également mis en avant l’impact positif de ces expériences sur les communautés locales, notamment à travers la création d’emplois dans les maisons d’hôtes, les refuges de montagne et les coopératives féminines de production et de commercialisation de produits du terroir.
Elle a également évoqué le nouvelle charte de l’investissement, qui offre des incitations importantes aux projets durables, et la nouvelle loi sur les hébergements touristiques qui introduit des formules alternatives telles que l’hébergement chez l’habitant.
La ministre a cité, parmi les programmes phares, "GO SIYAHA", qui finance jusqu’à 40 % des projets durables, avec plus de 200 projets déjà accompagnés, dont 40 liés à l’énergie solaire et à l’efficacité énergétique, ainsi que le programme Villages touristiques, doté de 200 millions de dirhams et destiné à valoriser 16 destinations rurales.
S’agissant d’Ifrane, Ammor a mis en avant le projet de réaménagement du Parc national d’Ifrane, inscrit dans la feuille de route touristique et bénéficiant d’une enveloppe de 640 millions de dirhams d’investissements publics et 93 millions de dirhams d’investissements privés.
"Ce parc offrira aux visiteurs des formes d’hébergement respectueuses de l’environnement et un large éventail d’activités sportives et de loisirs", a-t-elle précisé, notant qu’Ifrane est appelée à devenir un modèle national et international en matière de tourisme durable.
Sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a fait du développement durable et des énergies renouvelables une priorité nationale, a poursuivi la ministre, réitérant l’ambition du Royaume d’atteindre 26 millions de touristes à l’horizon 2030, dans le cadre d’un modèle responsable et équilibré.
De son côté, Imad Barrakad, Directeur général de la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), a souligné que la SMIT joue un rôle essentiel dans le développement d’un écosystème d’investissement responsable. "Dans chaque projet que nous accompagnons, nous veillons à intégrer des formes d’hébergement alternatifs et des activités de plein air en phase avec les nouvelles tendances, tout en mettant l’accent sur des pratiques durables ".
Organisée par la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT), en partenariat avec le Centre Régional d’Investissement (CRI) de Fès-Meknès et l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), cette conférence internationale a réuni plus de 150 participants, experts, investisseurs, et opérateurs.
En créant un espace de dialogue public-privé, elle a mis en lumière la volonté du Maroc d’accélérer la transition vers un modèle touristique plus équilibré, inclusif et durable