Une rencontre sur les perspectives qu’offrent les écosystèmes économiques dans le Royaume aux entrepreneurs du digital de la diaspora marocaine en France a été organisée vendredi soir à Paris.
Cette rencontre, initiée par l’université Mohammed VI polytechnique (UM6P) et MEM by CGEM, région des Marocains entrepreneurs et hauts potentiels du monde, a été marquée par la participation, entre autres, du ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, de l’ambassadeur du Royaume à Paris, Mohamed Benchaâboun, et du président de l’UM6P, Hicham El Habti.
L’échange, placé sous le thème “innovation, digital et intelligence artificielle”, a été l’occasion de mettre en avant le potentiel des différents écosystèmes nationaux, notamment dans le secteur du numérique, ainsi que la place du Maroc dans son entourage africain en la matière.
A cette occasion, le ministre a présenté les dernières évolutions en lien avec le domaine du numérique dans le Royaume, notamment la dernière réunion tenue ce même jour sur la charte de l’investissement et le dispositif TPME, notant que ces sujets font l’objet d’un suivi très particulier de la part de SM le Roi Mohammed VI.
Le ministre a relevé que le Maroc offre l’infrastructure nécessaire au développement d’écosystèmes numériques, dont la charte d’investissement, qui prévoit des aides pour les investissements au-delà de 50 millions de dirhams, annonçant que le gouvernement planche sur d’autres dispositifs pour les investissements de moins de 50 millions.
Sekkouri a fait état de l’existence désormais au Maroc d’un interlocuteur spécialement dédié aux entrepreneurs désireux de s’installer dans le Royaume, mettant en avant le travail de proximité prôné par le gouvernement en la matière.
Il a fait savoir que le l'Exécutif planche en même temps sur la finalisation d’un projet concernant l’offre de l’État en lien avec l'investissement au Maroc destiné aux entrepreneurs de la diaspora, ainsi qu’aux entreprises qui peuvent exporter à partir du Maroc, tous secteurs confondus.
Le ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l'importance de la formation du capital humain, rappelant les efforts fournis par l’État marocain, à travers divers programmes comme ''Idmaj'' destiné à promouvoir l'emploi et la compétitivité de l'entreprise et l'intégration.
Il y a encore ''Tahfiz'', qui a pour objectif d'aider les entreprises à recruter des jeunes diplômés, à travers une première expérience professionnelle, en offrant des exonérations des charges sociales aux entreprises et des exonérations des charges sociales et fiscales pour les salariés-stagiaires et la formation à la carte, qui permet aux entreprises de personnaliser et d’adapter le contenu de la formation selon leurs besoins, ainsi que le programme ''Awrach'', programme spécifique lié à la pandémie du Covid-19.
De son côté, Benchaâboun a souligné la nécessité pour les start-up de changer de stratégie pour se projeter au-delà des frontières nationales, appelant les entreprises à être pointues dans leurs projets dans le sillage d’une compétitivité internationale qui ne cesse de s’accentuer.
Il a indiqué que les différents écosystèmes ont besoin d’être complétés par des pitch-skills dans le cadre, pour les start-up marocaines, d’un changement d’esprit et de vision dans leur développement à l’international.
L’ambassadeur a insisté sur l’importance des financements et la nécessité de compléter les écosystèmes par l’accompagnement du système bancaire pour pouvoir dépasser un certain nombre de freins, couplé à la formation qui demeure fondamentale.
Le diplomate a mis l’accent aussi sur la nécessité de créer un environnement optimal pour pouvoir attirer les investisseurs de la diaspora marocaine, appelant ces derniers à “penser globale et à penser Afrique à partir du Maroc”.
La rencontre, tenue dans le cadre de la commission DigiTech mise en place par la MEM by CGEM, et présidée par le jeune entrepreneur Karim Basrire, a été marquée par des échanges entre les panélistes et l’assistance, composée particulièrement de start-upers venus d’île de France, mais aussi d’autres villes françaises.