Le gouvernement cible un déficit budgétaire de 3,5% en 2025, ressort-il du document de programmation budgétaire triennale (PBT) globale pour la période 2023-2025, accompagnant le projet de loi des Finances (PLF) de 2023.
"Tenant compte des perspectives du cadre macroéconomique et selon les hypothèses retenues pour établir la programmation budgétaire sur la période 2023-2025, le gouvernement cible un déficit budgétaire de 4,5% en 2023, 4% en 2024 puis 3,5% en 2025, permettant ainsi de maintenir la dette du Trésor à moins de 70% du PIB à l'horizon 2025", précise la même source.
Ce redressement du déficit budgétaire est fondé sur une progression des recettes fiscales de 4% en moyenne annuelle, fait savoir la même source, rappelant que le taux de progression annuel moyen entre 2013 et 2019, soit avant le choc de 2020, s'est élevé à 3,4%.
Cette progression est tirée principalement par la fiscalité directe, notamment l'impôt sur les sociétés et l'impôt sur le revenu, qui représente 45% du total des recettes fiscales. Leur rythme de progression est prévu à 5,4%. Les impôts indirects devraient également contribuer à l'amélioration des recettes fiscales, soit 2,6% en progression moyenne sur la période 2023-2025.
Les recettes non fiscales, quant à elles, devraient augmenter de 10,3% en moyenne annuelle. Ces recettes intègrent la poursuite de la mobilisation des ressources au titre des mécanismes de financement innovants pour un montant de 25 milliards de dirhams (MMDH) en 2023 et 30 MMDH/an sur la période 2024-2025.
Ces mécanismes alternatifs à l'endettement s'inscrivent dans le cadre de la stratégie initiée visant à assurer une gestion active du patrimoine de l'Etat, permettant de générer des liquidités supplémentaires, nécessaires au financement des projets d'infrastructures prioritaires et à l'accompagnement des différentes stratégies sectorielles, souligne le document.
Du côté des dépenses, leur programmation pour la période 2023-2025 table sur une maitrise de leur évolution, soit un taux de croissance moyen annuel de près de 3%. Cette maitrise de la dépense publique s'appuie sur une décélération du poids des charges de personnel qui devrait passer de 10,8% du PIB en 2023 à 10,4% du PIB en 2025, ainsi que sur une gestion optimisée des dépenses d'investissement qui seraient maitrisées aux alentours de 5,7% du PIB à l'horizon 2025.
Cette maitrise des dépenses publiques est portée également par un effort structurel au niveau des dépenses de fonctionnement autres que les salaires qui devraient être maintenues à 7,3% du PIB sur la période 2023-2025.
En effet, la programmation triennale de ces dépenses intègre le redéploiement progressif des ressources affectées actuellement au financement des différents programmes sociaux (RAMED, Tayssir,...) et à la compensation en faveur du déploiement du chantier de la généralisation de la protection sociale dans le cadre non contributif.
S'agissant des charges en intérêts de la dette, et en dépit de la hausse prévue de leur valeur en dirhams, leur taux en pourcentage du PIB devrait rester relativement stable autour de 2,2%.
Et de noter que les principales hypothèses du cadre macroéconomique tablent sur un cours moyen du baril de Brent de 93 dollars en 2023 contre 100 dollars en 2022, 84 dollars en 2024, puis 78 dollars en 2025, une parité euro-dollar qui devrait atteindre 1,04 en 2022 et 2023 et se situer à 1,08 en 2024 et 2025, une production céréalière de 75 millions de quintaux par an de 2023 à 2025, correspondant à une production annuelle moyenne, conjuguée à une consolidation des performances des autres cultures et de l'élevage et un accroissement de la demande étrangère adressée au Maroc (hors produits de phosphates et dérivés) de 2,5% en 2023 après 4% en 2022. Cette demande devrait croître de 4,5% en 2024 et 2025.