Karim Wade, fils de l'ex-président du Sénégal Abdoulaye Wade (2000-2012), a renoncé à sa nationalité française, qui empêchait sa candidature à la présidentielle du 25 février 2024, indique le Journal officiel daté de mercredi.
"Sont libérés de leur allégeance à l'égard de la France, les Français dont les noms suivent: (...) WADE (Karim, Meïssa), né le 01/09/1968 à Paris 15e (75015)", est-il écrit.
Karim Wade a lui même informé que son mandataire a déposé mardi la preuve de sa perte de la nationalité française devant le Conseil constitutionnel du Sénégal.
"Le mandataire de la Coalition K24, Maguette Sy vient de déposer à l’instant auprès du Conseil Constitutionnel la copie de la preuve attestant de ma perte de nationalité française par renonciation. La fausse polémique sur ma nationalité française est une question définitivement réglée", a écrit Karim Wade, sur son compte officiel X.
Sa double nationalité faisait débat à quelques jours de la validation finale des candidatures pour la présidentielle du 25 février, dont il est l'un des concurrents. Tout candidat à la présidence "doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin", stipule la Constitution du Sénégal. Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.
Le Conseil constitutionnel sénégalais avait publié vendredi dernier une liste provisoire de 21 candidats sur laquelle figure Wade. Mais cette liste est encore sujette à réclamations jusqu'à mardi soir. Le Conseil va publier le 20 janvier la liste définitive des candidats.
L'ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, avait publiquement posé dimanche la question de la double nationalité franco-sénégalaise de Karim Wade, déjà soulevée ces dernières semaines dans la presse.
Karim Wade, 55 ans, a été empêché par une condamnation de concourir à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.
Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en dehors du Sénégal.
L'Assemblée nationale sénégalaise a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu'à l'ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall (opposition).
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a publié vendredi la liste provisoire des 21 candidats à l’élection présidentielle prévue dans le pays le 25 février 2024 et au cours de laquelle le président sortant Macky Sall n'est pas candidat.
Sur la liste figurent notamment le Premier ministre, Amadou Ba, candidat du camp présidentiel, Karim Wade, et Khalifa Ababacar Sall, Idrissa Seck, ancien président du Conseil économique et social, et Mahammed Boun Abdallah Dionne, ancien chef du gouvernement.
L'opposant Ousmane Sonko ne figure pas sur cette liste sur laquelle se trouve Bassirou Diomaye Faye, détenu, présenté comme le plan B du parti Pastef dissous de Sonko. Le Conseil Constitutionnel avait invalidé la candidature de Sonko pour dossier incomplet.
Le Conseil constitutionnel rendra publique la liste des candidatures jugées recevables le 20 janvier et la campagne pour ce scrutin va démarrer le 4 février. Les Sénégalais sont appelés aux urnes le 25 février 2024 pour élire le cinquième président de l’histoire du pays, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, le président sortant n'est pas candidat à sa propre succession. Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait annoncé début juillet qu'il ne briguerait pas un troisième mandat. Il a choisi comme candidat de sa coalition à la présidentielle le Premier ministre, Amadou Bâ.