Coup de tonnerre au Palais-Bourbon ! Ce jeudi 30 octobre, les députés ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (RN) visant à «dénoncer» l’accord franco-algérien de 1968.
Ce texte, qui accorde aux ressortissants algériens des dispositions spécifiques en matière de séjour, d’emploi et de regroupement familial, a été soutenu par les groupes Les Républicains et Horizons.
«C’est une journée qu’on peut qualifier d’historique pour le RN», s’est réjouie Marine Le Pen, soulignant qu’il s’agissait du premier texte de son parti adopté par l’Assemblée nationale.
La présidente du groupe RN a salué «une victoire symbolique» malgré l’opposition des députés de gauche, des macronistes et du gouvernement.
Ce vote intervient sur fond de tensions diplomatiques persistantes entre Paris et Alger, aggravées par plusieurs différends récents, notamment la question migratoire et les expulsions de ressortissants algériens.
L’accord du 27 décembre 1968, signé entre la France et l’Algérie, fixe des règles dérogatoires au droit commun : il permet notamment aux Algériens d’obtenir plus facilement un titre de séjour de dix ans et facilite la venue des familles. Ses détracteurs y voient une discrimination entre étrangers et une absence de réciprocité.
Le texte adopté par le RN, bien que non contraignant, a une portée politique forte : il marque une nouvelle étape dans la stratégie de «dédiabolisation» du parti, désormais capable de rallier une partie de la droite traditionnelle à ses positions.