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Suspension des vols de et vers le Maroc : La solution de facilité ?

Suspension des vols de et vers le Maroc : La solution de facilité ?

Fin d’année particulièrement tendue. Ici comme ailleurs, Omicron a fait changer les plans, contraignant les gouvernants à adopter des mesures restrictives pour tenter de limiter sa propagation.
 

Par F. Ouriaghli

Au Maroc, les autorités ne s’embarrassent pas pour serrer la vis. Dernière mesure prise : maintenir le Royaume sous cloche, en prolongeant la suspension des liaisons aériennes de et vers le Royaume jusqu’au 31 janvier 2022. 

Sauf que Omicron est déjà présent sur le territoire national. Et sa propagation est inéluctable.

Alors, se barricader, est-ce vraiment la meilleure solution ? N'y a-t-il pas d’autres alternatives que de boucler tout le pays, avec ce que cela entraîne comme conséquences néfastes sur les plans économique et social ?
 
Evidemment que l’on aurait pu procéder autrement : muscler les contrôles à l’entrée du territoire, exiger la vaccination, imposer des tests PCR, voire même un isolement de 7 ou 14 jours… Mais il faut avoir la volonté politique de le faire. 
 
Aujourd’hui, il semble bien que les autorités aient choisi la solution de facilité : clouer les avions au sol. Point final. Et ne point s’embarrasser de mettre en place des dispositifs stricts, qui vont mobiliser des ressources humaines et financières supplémentaires.
 
Pourtant, et nous l’avions déjà écrit sur nos colonnes, elles peuvent au moins s’inspirer de ce qui se passe au Royaume-Uni, où Omicron est dominant. Devenu un véritable laboratoire pour le monde entier, ce pays, qui fait exploser les records de contamination, n’a pourtant pas choisi de vivre en autarcie, tout comme les pays européens qui connaissent une flambée épidémique sans précédent. Ils ont tout juste corsé les restrictions et pris des mesures d’accès à leur territoire ciblées.
 
Exaspération
Finalement, une décision prise de façon ponctuelle, pour une durée déterminée, s’inscrit dans la durée.

A la base, la suspension des vols, décidée le 29 novembre, devait théoriquement durer 15 jours. Maintenant, c’est parti jusqu’au 31 janvier 2022. C’est ainsi qu’avait débuté le couvre-feu, pour ensuite devenir insidieusement une normalité. 
 
Actuellement, il y a certes une augmentation des cas de contamination au Maroc. Mais nous sommes très loin des pics observés durant l’été dernier, avec actuellement un taux d’occupation des lits de réanimation Covid-19 de 2%. Il est vrai qu’il faut rester vigilant et ne pas se relâcher. 
 
Mais est-ce à dire donc que si la situation se détériore davantage, les frontières aériennes resteront fermées au-delà du 31 janvier ? P

ense-t-on à ces milliers de compatriotes et étrangers résidant au Maroc bloqués à l’étranger qui ne peuvent être rapatriés ?

Serait-ce vraiment raisonnable et soutenable pour l’économie nationale ? A l’évidence non.

De surcroît, il ne faut pas négliger une chose : les Marocains sont très éprouvés par toutes ces décisions qu’on leur impose. Ils sont psychologiquement usés et passablement exaspérés par tous ces sacrifices qu’ils sont obligés de consentir, avec le sentiment qu’on leur en demande toujours davantage.
 
Pas étonnant de voir que, face à l’accumulation de frustrations sociales, l’atmosphère est de plus en plus lourde et pesante : les robes noires deviennent braillardes et disent non au pass vaccinal obligatoire dans les tribunaux, les opérateurs touristiques ont la corde au cou et demandent des aides urgentes, et le préjugé favorable dont jouissait le nouveau gouvernement s’effrite dangereusement, laissant place à des critiques acerbes sur ses choix et sa communication défaillante. 
 
Tout cela n’est pas de bon augure pour cette année qui s’achève. Nous aurions vraiment aimé que 2022 démarre sous de meilleurs auspices.
 

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