Le Sommet euro-arabe a ouvert ses travaux dimanche à Charm El Cheikh en Egypte. C’est «un moment fort de dialogue» entre l'Europe et le monde arabe, qui illustre la volonté de deux parties de hisser ce processus à des niveaux élevés, souligne le Roi Mohammed VI.
Ce Sommet intervient au moment où la conjoncture est riche en développements géostratégiques directement sensibles dans les deux régions, ajoute le Souverain dans un discours adressé à cette 1ère rencontre de haut niveau UE-Ligue arabe et dont lecture a été donnée lundi par le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani.
«Outre des effets tangibles sur la sécurité et la stabilité de nos deux régions, une telle entreprise ouvrira sans doute des perspectives prometteuses à la coexistence pacifique de nos peuples et leur apportera la prospérité économique et sociale souhaitée», précise le Roi.
Ce Sommet pose les jalons d’un dialogue qui s’inscrit d’ores et déjà en bonne place dans l’ensemble des relations tissées avec les Etats, les regroupements, les organisations régionales ou internationales.
Il se veut l’expression concrète d’une conviction partagée et l’aboutissement d’un travail humain, intellectuel et culturel global, qui puise ses références fondamentales dans la tradition permanente de dialogue et d’échange entre les civilisations arabe et européenne, note le Souverain.
Qui indique, à cet égard, que le Maroc, qui a acquis, depuis des décennies, une expérience fructueuse singulière avec le partenaire européen, notamment dans le cadre du Statut avancé, aspire à élever cette dynamique collaborative à des niveaux supérieurs.
Le Royaume, poursuit-il, est disposé à faire évoluer la coopération euro-arabe vers un partenariat innovant puisant ses ressources dans la richesse du patrimoine culturel et civilisationnel de chaque partie, ajoutant que le Maroc entend également faire en sorte que, par une interaction féconde, elle constitue un véritable levier pour la construction d’une relation solide et équilibrée, adossée aux valeurs et aux intérêts communs, au respect mutuel, au dialogue constructif.
Le Souverain renouvelle ainsi la disposition pleine et entière du Royaume du Maroc à s’engager avec sérieux et réactivité dans toute nouvelle dynamique qui hisserait le dialogue euro-arabe au niveau d’une coopération réelle et rentable, dans l’intérêt bien compris des pays des deux régions, et pour que se concrétisent in fine les aspirations et les attentes de leurs peuples respectifs.
Le Roi appelle, dans ce cadre, à «une réflexion responsable et profonde» autour de la coopération euro-arabe, qui requiert «une nécessaire évaluation objective et sereine de son bilan actuel, une reconsidération de ses axes, la définition de priorités stratégiques, présentes et futures, le perfectionnement de ses méthodes de travail».
Président du Comité Al Qods, relevant de l’OCI, le Roi n’a pas manqué de mettre l’accent également sur la question palestinienne et l’avenir d’Al-Qods Al-Charif, qui figurent, selon le Souverain, au premier chef des défis auxquels est confronté l’espace euro-arabe.
Le Roi réaffirme, à cet égard, la nécessité de préserver le statut juridique de la ville dans le cadre de la solution des deux États, et de parvenir à une paix globale pour tous les peuples de la région, rappelant également l’impératif de permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à créer son État indépendant, avec pour capitale Jérusalem-Est.■